Non, je ne suis pas encore en mode déprime, plutôt détendue après une longue journée de pré-rentrée sympa, mais une furieuse envie de se coucher dans l'herbe en soirée pour siroter une bolée de cidre .
Sauf que voilà, ça ne se fait pas, les profs ne sont pas des êtres humains comme les autres! Il est impossible de boire le verre de l'amitié au soleil de peur que des parents venus chercher les tonnes de livres de leur enfant ne nous voient en état de béatitude d'hébétude!
J'ai toutefois goûté à la pelouse, au soleil, le temps d'un instant effaçant une dure journée de labeur! Après quelques années de galère et de mauvaise humeur, il y avait un je-ne-sais-quoi de renouveau parmi les habitués qui augurait un bon début! Les têtes nouvelles faisaient plaisir à voir!
Un bain vivifiant pour compenser!
Bien frais!
Une douche bien chaude!
Une série anglaise bien gore et bien dépressive comme les Anglais savent les concocter: Southcliffe.
Et les élèves enfin, le lendemain, les nouveaux de seconde, pas encore dégrossis, venus du collège, tout vifs, tout excités, surtout les garçons tout petits, loin d'être finis. J'adore les voir ainsi en ces débuts d'années, enthousiastes. Je leur voue d'emblée une tendresse toute professorale. Ils m'amusent même si je sais qu'il ne faut pas trop lâcher la bride au risque de connaître des jours difficiles surtout de 17h à 18h quand ils viendront assommés par la journée, la longueur du trimestre, la nuit qui sera tombée et qu'ils auront perdu quelques illusions sur une nouvelle vie exaltante: pensez donc ils peuvent enfin aller discuter (et fumer) sur le trottoir, comme des grands.
Je ne gagatise pas (mais quand même un peu)!
C'est la rentrée, on fera du mieux qu'on peut, à notre échelle, faisant fi de toutes ces critiques malveillantes. Non l'école n'est pas le premier boulet de l'économie française selon Jean-Marc Vittori dans les Echos, oui on tente de sortir de ce modèle d'il y a un siècle! Je ris de voir ces pourfendeurs du système demander à l'école de ne plus apprendre mais d'apprendre à apprendre! Ce sont les mêmes qui il y a 20 ans s'élevaient contres ces pédagogies nouvelles et qui les réclament aujourd'hui à grands cris. Ce sont les mêmes qui ont freiné des quatre fers pour empêcher les évolutions, les mêmes qui n'ont pas voulu prendre à temps le virage du numérique, les mêmes qui, quoi qu'on fasse, critiquent et se plaignent.
Tout n'est pas parfait, loin de là, mais les femmes et les hommes sont de bonnes volontés.
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