Aurais-je touché le fonds? Je viens de passer un été sans livre (ou peu s'en faut) mais pas sans lecture!
La faute en est-il à ce petit bijou que je me suis offert en juin, après avoir longtemps hésité? Un ipad? Non, j'en trouvais l'usage trop limité, puisque je me vante aussi d'écrire, j'ai préféré un mac book air. Je fais donc partie de ces gens qui se baladent avec leur appendice numérique (moins toutefois qu'avec une tablette car le mac book air est un poil plus volumineux) et je couche même avec. Il trône chaque soir au pied de mon lit après que j'en ai fait un dernier usage: lire la presse, les mails, les quelques sites et blogs auxquels je suis abonnée. Du coup, les livres s'empilent également au même endroit, ou près de la chaise longue après en avoir lu les premières pages sans avoir le temps (ou l'envie) de finir la lecture! Dire qu'ils sont mal écrits et que vraiment ils n'ont pas capté mon attention car souvent bâclés, charger les auteurs afin de me disculper, relèvent de vagues excuses de feignasse. A la vérité, je m'éparpille sur la toile, et ce matin (il est 6h, jour de rentrée) je pense vraiment avoir perdu mon temps d'été. Il faut dire aussi que les insomnies sont également compensées par un petit tour sur l'écran.
"N'importe quoi ma pauvre fille, tu n'es pas loin de te liquéfier et d'avoir le cerveau d'une huître"(note à moi-même) " et en plus tu ne cherches plus, tu n'écris plus et tu ne travailles même pas tes cours".
Flagellation.
"Cesse de te regarder le nombril, action!"
Certes, je retiendrais toutefois, l'ouvrage de Pascal Bruckner, celui de Catherine Millet mais il me semble que cela fait des lustres que je les ai lus, (en effet vérification sur le blog: en mai) et le collier rouge de Jean-Christophe Rufin un des rares romans de ce dernier que j'ai vraiment aimé. De Rufin, j'en apprécie les récits autobiographiques comme Immortelle randonnée ou un léopard sur le garrot dont la dérision me fait rire (à lire ici et là). Je n'aime guère ses romans que je trouve scolaires, je suis bien la seule ; mention spéciale donc pour le collier rouge, petit récit percutant, bien enlevé et passionnant concernant la guerre 14-18.
A part ces livres, j'ai à peine entamé Guido de Guy Scarpetta, presque fini des hommes de Laurent Mauvinnier bouleversant et Audouin-Rouzeau quelle histoire? Un récit de filiation 1914-2014.
Je me déçois.
Pff.
Quand j'étais jeune, enfin il y a encore un an, je mettais à profit les scandaleuses vacances des profs pour lire les tonnes de bouquins en souffrance, m'adonner sans limite à cette passion. Je me souviens avoir écumé les rayons étrangers de la bibliothèque d'Angers, lisant tous les romanciers italiens dont je garde un souvenir de jouissance totale et que de temps en temps j'ai envie de relire, sauf qu'avec mon addiction et ma paresse nouvelle, je ne risque pas de réaliser: Giorgio Bassani (le jardin des Finzi-Contini) , Carlo Levi le christ s'est arrêté à Eboli, ou les nouvelles de Pirandello, ...
J'ai aussi dévoré les romanciers espagnols et latino-américains, Cent ans de solitude de Garcia Marquez dont Sameplayer nous a gratifié d'un chouette article récemment, ou Marelle de Julio Cortazar. Ce livre peut se lire de manière non linéaire ce qui est loin d'être évident, mais j'aime dire que ce titre figure à mon palmarès. Tout ce que comptaient les rayonnages de la bibliothèque y est passé sauf les Russes du moins me suis-je arrêtée à Nabokov et Pasternak, sans oser me lancer dans Dostoïevsky ou Tolstoï, les réservant pour mes vieux jours.
Avec le désert estival, je pense donc, aujourd'hui, avoir touché le fonds et le tréfonds de la néantitude.
Sauf qu'hier soir, j'ai plongé dans le Royaume d'Emmanuel Carrère, acheté vendredi si tôt paru, et retrouvé une légère sensation de jouissance à lire qui va peut-être se maintenir? J'aime les livres de cet auteur ayant dévoré un Roman russe, et surtout d'autres vies que la mienne, (remarquable) Limonov (instructif) et si j'ai eu plus de mal pour la classe de neige ou l'Adversaire c'est bien parce que les sujets me bouleversent.
Je commence donc tout juste son bouquin, ce jour de rentrée, et si je le finis, on pourra considérer ma crise passée puisqu'il me faut à partir d'aujourd'hui partager mon addiction avec le travail. (oh mon dieu, un gros mot!)
Bonjour à vous. Pour ma part, très modestement, j'ai lu Tierra del fuego et Cap Horn de Francisco Coloane, des bijoux sertis dans un métal très rare. Je conseille vivement.
RépondreSupprimerBonne journée à vous. Ou plutôt, bonne rentrée.
Bonsoir, j'ai lu Cap Horn il y a bien longtemps et j'avais aimé .
RépondreSupprimerMerci pour les encouragements.
Amusante coincidence, j'ai aussi commencé Le Royaume ce week-end. D'ailleurs j'y retourne de suite !!
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