mardi 7 février 2012

Vénus noire


Afin de répondre à Sameplayer qui nous a fait la grâce d'un billet concernant l'exposition au quai Branly, l'invention du sauvage, je voudrais évoquer un film vu récemment sur canal+ , que nous avons également en bibliothèque dans mon usine: Vénus noire d'Abdellatif Kechiche (2011).
Le film que j'ai vu en hâché menu compte tenu, comme dit ma fille, que " tu te vautres devant des merdes et t'endors dès que c'est bien, lâche la télé, maman!" m'a interpellé. 
J'ai aimé les acteurs, trognes non retouchées et notamment le visage tavelé du premier propriétaire, joué par André Jacobs, et surtout l'actrice Yamina Torres étonnante de mutisme et de beauté. J'ai aimé que tous parlent dans leur langue et que l'ensemble soit sous-titré. J'ai aimé l'oeil de Cuvier, scientifique, rigoureux qui mesure au poil près (c'est le cas de le dire) ce qui constitue les particularités de cette femme. J'aime aussi que ce film permette de poser les questions qu'il faut, sans tomber dans la leçon de morale. Il importe vraiment de replacer l'histoire dans son contexte historique, comprendre que les exhibés, comme le montre bien le réalisateur, sont acteurs de leur sauvagerie et professionnels.
La mise en abîme est remarquable et l'on ne peut s'empêcher de rougir à notre propre fascination pour le spectacle. Sans doute, j'exprime assez mal mon sentiment, mais l'analyse du film et sa lecture se jouent sur plusieurs niveaux, ce qui en fait, à mon sens, une oeuvre remarquable.

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