Courir sur la plage
d’Agon-Coutainville, c’est sympa mais ennuyant, mon beauf a raison ! Le
sentier côtier est goudronné, bétonné, crotté, empuanti par les odeurs des
mégots et les dégoulinures d’un jus innommable de la veille au soir
quand les Parisiens autochtones (on m’assure qu’ils sont originaires de la
Manche, car en fait personne ne viendrait là en vacances …) profitent de ces
quelques jours d’été pour goûter la vue sur les îles anglo-normandes en buvant
du rosé de Provence (ouf, celle-ci je l’ai mijotée des heures pour vous la
faire courte).
Alors donc, j’ai décidé
d’explorer la campagne mais si possible près de la mer, la baie de Sienne. Le
problème, avec ce site extraordinaire est qu’il est vaste et compliqué.
Instinctivement, je suis retournée sur
Agon côté terre.
Ayant garé ma voiture devant un
chemin verdoyant qui me donnait envie, je suis partie droit devant moi me
disant que je finirais bien par trouver la mer…. Je rêvais de ces explorations
en solitaire, au petit matin, très tôt. Heureusement j’avais le GPS de mon
iphone, une copine au bout des SMS que j’informais en temps réel concernant mes
aventures pédestres. J’ai donc marché et
couru sur une espèce de dune,
herbeuse, au dessus des prés salés, entre sable et marais, un peu au pifomètre
que j’ai grandement nase (ah ah) car j’ai réussi à ne pas voir la mer et à ne
plus retrouver ma voiture. J’ai fait un bon kilomètre en plus avant de
l’apercevoir au bout de la route sur laquelle j’ai débouché. Ma copine a ricané
en me conseillant la prochaine fois de noter ma position avant de partir. Je
n’ai toutefois, pas eu besoin d’hélitreuillage comme elle en Corse.
Pour autant, je me suis régalée,
j’ai vu des lapins en pagaille, un chevreuil, une coureuse à pied que j’ai
tenté de semer, ce que j’ai réussi mais j’aurais mieux fait de la suivre, car
elle a disparu brusquement. Connaissant la région, elle a dû, elle, rejoindre
la mer. Un balisage blanc et rouge m’indiquait que je n’étais pas dans un
désert. J’ai eu quelques inquiétudes lorsque j’ai croisé un type vraiment
louche, tellement gros que je l’ai pris de loin pour une femme enceinte de 8
mois, puis pour un type louche en tee-shirt de l’armée, la casquette vissée sur
les cheveux serrés en queue de cheval. Il est allé d’un bon pas se planter au
milieu des marais, je me suis demandée un moment s’il ne se mettait pas à
poil !
Moi qui comptais reposer mes
articulations et ma carcasse après avoir déménagé des tonnes de cartons, nagé
et couru tous les jours, je n’ai pas été déçue, le tout a pris plus d’une heure
et j’ai fini en nage.
Demain je vous fais part de ma
cantine du soir, sur la dune au soleil couchant tandis que les tracteurs
rentrent de navigation dans les parcs à moules…
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