mercredi 25 juillet 2012

Perdue sur le schorre




Courir sur la plage d’Agon-Coutainville, c’est sympa mais ennuyant, mon beauf a raison ! Le sentier côtier est goudronné, bétonné, crotté, empuanti par les odeurs des mégots  et les dégoulinures d’un jus innommable de la veille au soir quand les Parisiens autochtones (on m’assure qu’ils sont originaires de la Manche, car en fait personne ne viendrait là en vacances …) profitent de ces quelques jours d’été pour goûter la vue sur les îles anglo-normandes en buvant du rosé de Provence (ouf, celle-ci je l’ai mijotée des heures pour vous la faire courte).
Alors donc, j’ai décidé d’explorer la campagne mais si possible près de la mer, la baie de Sienne. Le problème, avec ce site extraordinaire est qu’il est vaste et compliqué. Instinctivement,  je suis retournée sur Agon côté terre.
Ayant garé ma voiture devant un chemin verdoyant qui me donnait envie, je suis partie droit devant moi me disant que je finirais bien par trouver la mer…. Je rêvais de ces explorations en solitaire, au petit matin, très tôt. Heureusement j’avais le GPS de mon iphone, une copine au bout des SMS que j’informais en temps réel concernant mes aventures pédestres. J’ai donc marché et  couru sur une espèce  de dune, herbeuse, au dessus des prés salés, entre sable et marais, un peu au pifomètre que j’ai grandement nase (ah ah) car j’ai réussi à ne pas voir la mer et à ne plus retrouver ma voiture. J’ai fait un bon kilomètre en plus avant de l’apercevoir au bout de la route sur laquelle j’ai débouché. Ma copine a ricané en me conseillant la prochaine fois de noter ma position avant de partir. Je n’ai toutefois, pas eu besoin d’hélitreuillage comme elle en Corse.
Pour autant, je me suis régalée, j’ai vu des lapins en pagaille, un chevreuil, une coureuse à pied que j’ai tenté de semer, ce que j’ai réussi mais j’aurais mieux fait de la suivre, car elle a disparu brusquement. Connaissant la région, elle a dû, elle, rejoindre la mer. Un balisage blanc et rouge m’indiquait que je n’étais pas dans un désert. J’ai eu quelques inquiétudes lorsque j’ai croisé un type vraiment louche, tellement gros que je l’ai pris de loin pour une femme enceinte de 8 mois, puis pour un type louche en tee-shirt de l’armée, la casquette vissée sur les cheveux serrés en queue de cheval. Il est allé d’un bon pas se planter au milieu des marais, je me suis demandée un moment s’il ne se mettait pas à poil !
Moi qui comptais reposer mes articulations et ma carcasse après avoir déménagé des tonnes de cartons, nagé et couru tous les jours, je n’ai pas été déçue, le tout a pris plus d’une heure et j’ai fini en nage.

Demain je vous fais part de ma cantine du soir, sur la dune au soleil couchant tandis que les tracteurs rentrent de navigation dans les parcs à moules…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...