jeudi 26 juillet 2012

Blainville-sur-mer**

 
A Coutances il y a une cathédrale que les Américains ont épargnée pendant la guerre. Elle sonne les messes, tous les jours (mâtine et vêpres) s’en donne à cœur joie le dimanche et carillonne pour les enterrements. Aujourd’hui, c’est le deuxième de la journée dans la quiétude estivale et étouffante de l’après midi. Chez nous, en Bretagne sud, nous n’entendons plus les cloches, elles se sont tues depuis une bonne décennie, d’ailleurs il n’y a plus de curé, et la plupart du temps les cultes sont dits par des laïcs notamment des femmes.
Mais ce n’est pas mon propos, je voulais vous parler de Blainville, et notamment de la cale sur la commune du même nom. Ce matin j’y suis allée courir au départ du Passous, jour de marché, et me suis aventurée à l’entrée de la passe. Cette dernière était ridicule il y a quelques années mais la dernière tempête a balayé la dune emportant un des restaurants, les maisonnettes ou plutôt cabanons qui fièrement affrontaient depuis plusieurs décennies, les embruns. Il y en a un prochainement sur la liste, récemment acheté par un parisien envers et contre tous les avertissements, un bout de pointe suspendue au dessus du sable à peine maintenu par les oyats.
Certains soirs, nous allons dîner à la cale. Le patron, Rémi, a adopté le système danois, on fait sa commande soi-même sur un papier et on va chercher l’essentiel au comptoir, le vin et le pain. Il lui reste à perfectionner le service des plats en investissant dans des petits boîtiers que les convives verraient biper afin d’aller chercher, les huîtres, les moules, les bulots (excellents) les praires farcies,  la saucisse purée (naturelle) et la tourgoule, dessert genre bouillie à la cannelle très recherché pour son côté Madeleine de Proust je présume. La cantine n’est pas donnée (71 euros avec le vin pour deux …ça fait cher la saucisse purée) mais le site est remarquable et magique, l’ambiance granguignolesque et festive lorsqu’un petit jeune se met au piano parfois accompagné d’un saxo ou d’une clarinette. Le patron beugle les numéros de table afin de livrer la marchandise, parfois les serveurs s’y mettent aussi, il a bien essayé de mettre un plan de salle mais les clients n’en font qu’à leur tête et choisissent le galet au numéro qui leur plaît.
La mer est belle, chaude, elle monte vite et redescend aussi vite entraînant avec elle le ballet des tracteurs. La région est ostréicole et conchylicole. Elle n’a rien à envier à la Bretagne, les huîtres sont charnues comme je les aime. Il n’y a que que les bulots sont parfaits !
Les vacances, quoi !


* Le point bleu, c'est moi sur la photo ..La carte présente l'espace à marée haute, il faut imaginer qu'il n'y a plus d'eau puisque la mer se retire très très loin, les marnages sont immenses.
** Pour ce qui est d'être au bord de la mer, c'est le moins qu'on puisse dire!

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