lundi 15 septembre 2014

J'ai lu le livre de Valérie Trierweiler....

Oui j'avoue, j'ai lu le livre de Valérie Trierweiler. Dois-je avoir honte? Dois-je moi aussi la traîner dans la boue, crier haro sur le baudet? 

Certes c'est une bouse en matière littéraire, la prose ne vaut pas un pet de lapin : " il prend une gaufre et moi une crêpe" (page 54). Ce n'est pas pire que la biographie de Mike Brant ou ma vie, mon oeuvre de Brigitte Bardot, écrites par des nègres qui savent se mettre à la hauteur de leur personnage, récits simples qui aiguisent la curiosité des lecteurs. On croirait lire le journal intime d'une midinette: "J'attends son appel avec une fébrilité de jeune fille" (page 85).
Une amie mienne (qui m'a d'ailleurs fourni le bouquin gratis, je n'allais quand même pas y mettre un kopeck) m'en a dit du bien, du moins elle a su y trouver ce qui en est le fondement: que ressent une femme, profondément, lorsqu'elle apprend soudain l'infidélité de son compagnon (l'inverse est valable aussi pour un homme, je suppose) à la découverte d'un sms, d'une photographie laissée par hasard sur l'appareil photo, d'un mail, d'un coup de fil malveillant, un article dans le journal? Elle prend un TGV en plein visage et dévisse brutalement! Valérie a pris bien pire, puisque elle fut humiliée publiquement "mondialement" par son ex pris la main dans le sac comme un vulgaire (qu'il est) mec normal menée par sa bite, incapable d'assumer ses histoires de cul, lâche et veule. Elle y a laissé son honneur, sa vie après avoir tout abandonné par amour, afin de permettre au prince charmant de réaliser son rêve...
Ici elle décortique au jour le jour, heure par heure sa vie avec Hollande, du flirt du début à la pitoyable tentative de reconquête qu'il tente par SMS en pleurant sur son sort. Elle met en évidence tout ce qu'elle n'a pas vu et qui soudain se révèle à la faveur de la rupture. Ayant par exemple abandonné son métier de journaliste politique, quelques mois plus tard, elle  découvre qu'il ne sait même pas qu'elle mène une nouvelle émission, Itinéraires (page 88) " je suis stupéfaite, l'homme de ma vie ne connaît même pas le nom de l'émission que j'anime". Elle analyse le délitement de la relation ponctuée de remarques acerbes, méchantes, méprisantes qu'elle supporte jusqu'à l'insulte suprême "la goujaterie du queutard en scooter" ... Un grand classique au final!
Dommage qu'elle évoque le déclassement, (l'idée qu'elle n'est pas à sa place dans ce monde où l'on est bien né) en terme neu-neu, passionnels, l'illégitimité qu'elle exprime la rend sympathique mais elle ne sait pas l'écrire toute occupée par sa rancoeur et l'ampleur de l'humiliation!
Son bouquin n'a pas la hauteur de vue de celui de Sylvie Brunel Manuel de guérillas à l'usage des femmes, nettement plus instructif et dépassant la brûlure de la rupture, ni celui du roman de Chandernagor, la première épouse.
Elle a bien du courage, Valérie, d'avoir publié ce livre, j'avoue ne pas vraiment comprendre pourquoi, et je suppose qu'elle le  regrettera toute sa vie. (Hollande aussi, mais c'est bien fait pour lui, na!)

2 commentaires:

  1. Il faut toujours se méfier d'une femme trompée, Hollande aurait du s'y attendre. Perso la seule chose que ce livre m'a apporté, c'est une vision plus humaine de cette femme que je ne supportais pas.
    En même temps elle se donne le beau rôle.

    Elle en a bien profité et c'est assez nul de cracher dans la soupe. N'empêche que son livre cartonne et top des ventes (et piratage...)
    Pour Hollande, on savait déjà un peu qui il était, mais cela a le mérite de clarifier les choses...

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