Je n'aime pas les bouquins d'Eric Reinhardt et pourtant je recommande l'amour et les forêts.
Je n'aime pas ses trucs d'écriture, d'une manière générale je n'aime pas les bouquins des écrivains masculins, (sauf ceux d'Emmanuel Carrère I love), leur complaisance à décrire les scènes de sexe, leurs états d'âme de mecs, mais je dois reconnaître que l'amour et les forêts est passionnant. L'héroïne est victime du harcèlement moral, psychologique et économique de son mari auquel elle échappe à deux reprises, lors d'une après-midi d'amour entre les bras d'un inconnu et pendant son hospitalisation dans une clinique psychiatrique.
Le reste du temps elle est encagée dans le quotidien glacial d'où elle n'échappe que pour enseigner, revenant chaque soir subir les assauts répétés d'un cinglé, jaloux, méchant, étriqué qui jouit de son pouvoir sur elle.
On a du mal à comprendre comment et pourquoi elle ne part pas, qu'elle ne quitte pas l'enfer! Quel mécanisme fait qu'elle subit d'être réveillée chaque nuit afin de raconter son après-midi heureuse, que sa santé soit altérée, qu'elle laisse sa joie de vivre s'écouler lentement comme si une perfusion, au lieu de la remplir la vidait de sa substance? Etre dans la confusion des sentiments, connaître l'immense culpabilité, celle de rester et de partir, sans pouvoir dire quel chemin serait le vrai, passer à côté et pourtant être si sûr mais ne rien pouvoir faire.
Il y a aussi dans le bouquin des passages lumineux, qui font aimer la littérature et mettent en valeur toute son importance pour supporter, l'insupportable.
Il y a aussi dans le bouquin des passages lumineux, qui font aimer la littérature et mettent en valeur toute son importance pour supporter, l'insupportable.
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