jeudi 29 décembre 2011

Je gale, tu gales, il gale, nous galons .....


Il y a des têtes à poux et des têtes à pas poux, mais tous, pouvons être sans problème touchés par la gale! Quoique...
Bienvenue au club, cher lecteur, car sachez que la gale des gens propres et même très propres, - à prendre une douche matin et soir -, est de plus en plus  virulente, présente et contagieuse! 
Comment ne pas la confondre avec une poussée d'eczéma?
Premier signe: vous n'avez jamais eu d'eczéma mais depuis quelque temps, entre les doigts de la main, vous ne supportez plus la jolie bague en argent que vous portez depuis des lustres, vous vous grattez au sang, les crèmes à la cortisone ou autre pommade adoucissante dont vous vous tartinez n'agissent pas.  La pharmacienne a réussi à vous fourguer tout ce que ses étagères comptent de médocs y compris de l'homéopathie, en vain (et pour cause), ça gratte, c'est rouge et moche ..... mais vous tenez bon.
Deuxième signe, les grattages gagnent d'autres parties du corps, en premier le haut des cuisses, vers l'intérieur puis le bas ventre et enfin les bras ...
Et vient le moment où bien innocemment vous vous étonnez auprès d'un entourage spécialiste es-gale de plaques desquamées sur les bras, le creux poplité et autres espaces délicats....
Là, ricanement de l'expert es-gale et autres maladie de peau, " ah mais tu as choppé la gale!" .....
Et là, là .... le cri de refus, "ah, non ça fait chier, c'est pas possible...merde alors, c'est de votre faute, six mois d'incubation, zut et re-zut" ....( et je suis polie par respect pour mes lecteurs!)
Commence alors le traitement de cheval, qui, au bout d'une dizaine de jours, calme tout prurit et  vous acceptez enfin le diagnostic, prévenez la copine qui hurle au téléphone qu'elle a autre chose à faire que de laver ses draps, les potes sportifs, l'ami qui vous a prêté son lit ... et j'en passe.
Bienvenue au club qui compte de plus en plus de membres (dont les langues se délient). 

mercredi 28 décembre 2011

Dopage ou petite prostate?


Je m'entraîne rudement pour mon footing annuel dans les rues de Paris le jour de l'an. Cette année, en principe, nous devrions être trois, mon beauf, mon pote et moi. Ils sont aguerris et encore verts! Cela étant, mon beauf et moi sommes inquiets car S. (appelons-le comme ça afin d'éviter toutes plaintes ultérieures) court  comme un lapin. Cependant, une telle vélocité pose problème,  il cacherait un secret.
Cet été, en Bretagne, sur le chemin côtier, il s'est arrêté deux fois "pisser" pour mieux ensuite griller les partenaires avec qui il courrait. Il les a largués en grandes enjambées que son âge certain ne laissait même pas présagé. Il a fini frais comme un gardon, genre " moi, couru ? à peine!" .
Mon beauf s'est vraiment interrogé: comment pouvait-on partir, telle une fusée, après un petit pipi sur les ajoncs sous l'oeil égrillard des lapins qui pullulent? Ces arrêts intempestifs cachent peut-être une sombre histoire de  dopage: une infusion dans les narines? Un shoot rapide sur la cuisse? Voir un produit à avaler vite fait bien fait à l'abri de tous les regards? Une pastille sous la langue qui diffuse le produit dopant? 
Ou simplement une trop petite prostate et une vraie forme olympique?
C'est donc avec inquiétude que je m'apprête à courir entre vomis, cloches étalées sur leurs cartons et viandes soûles à la sortie des boîtes dimanche prochain dès potron-minet.

mardi 27 décembre 2011

La bouffe à la neige ...


Plusieurs solutions s'offrent au skieur affamé:  le sandwich le long d'un cabanon en altitude, en plein soleil, le retour au bercail et le trop plein de pâtes ou le restaurant vite fait bien fait. Compter 3 euros de plus en altitude par rapport au bas de la station. Si grand soleil,   privilégier le restau d'altitude façon couleur locale (entendez ex-cabanes à brebis et moutons) ...Bannir le self boum-boum qui offre à partir de 14-15h une teuf à décrocher les avalanches. Une foule en chaussures de ski, mais plutôt chaussants de surf, le doigt en l'air, rythmant de la tête, se trémousse sur la piste. La vallée est sonorisée, amie nature bonjour! C'est là qu'on se prend à regretter le trou des Pyrénées lorsque, las du peu de pistes, fermées à cause du vent, verglacées,  on s'offre une randonnée dans la neige afin de  faire griller des saucisses au bord du lac gelé dans la quiétude la plus parfaite....
En station, compter 12 euros, prix moyen tout à fait abordable pour un plat du jour, goûtu et cuisiné, genre boudin aux pommes ou pintades au chou, voir salade aux fromages. Les deux Alpes n'est pas une station type Courchevel, "prout ma chère" et on s'y fait grandement plaisir!
Je nommerai le Cellier, pour les salades (pas trop pour l'accueil, professionnel mais un poil cul serré) et le Kanata sur les pistes pour son patron fromager qui régale en vallée le soir venu, vous offre le génépi façon maison, le sourire et la cheminée qui fume.

lundi 26 décembre 2011

La neige à Noël


C'est la première fois que nous délaissons la petite station des Pyrénées, Guzet neige, (neige étant tout à fait superflu sachant qu'en fait celle-ci se fait plutôt rare) pour une grande des Alpes: les Deux-Alpes! Pour une quiche à skis, skier dans les Alpes est vraiment facile, pentes douces même en rouge ou noir, boulevards.
Je m'y étais rendue l'été et avais apprécié de voir les immeubles rénovés façon "chalet savoyard", la station intégrée des années 60-70 perdait son charme d'antan mais gagnait en chaleur humaine. Sous la neige qui tombait à gros flocons, je n'ai pas été déçue, les décorations de Noël contribuant grandement à ce qu'on s'y sente bien.
Le choix de la première semaine des vacances de Noël présente ensuite un grand nombre d'avantages et notamment celui d'être une semaine light, à tout point de vue:  fouletitude  et financière. La saison débute et les commerçants sont charmants bénissant le ciel d'avoir été clément en chutes de neige pile poil avant l'arrivée des premiers vacanciers. Celle-ci était fraîche, poudreuse, rien de plus agréable que d'entendre les skis, glisser doucement sur du coton. 
Enfin, et grosse cerise sur le gâteau nous étions en famille, avec les copains de nos enfants, ce qui pour le moins met du baume au coeur. 
J'ai adoré et recommande vivement cette période de l'année, février est stressant, trop plein de monde le plus souvent....

vendredi 16 décembre 2011

Paris


Paris sous la pluie froide, c'est bien aussi même si j'avais les mains gelées, le corps qui frémissait de froid malgré les efforts fournis pour rentrer la tête le plus possible comme si cela éviterait de me les peler grave! Heureusement que pour se réchauffer, il y a le métro, ce sont les seules circonstances où j'apprécie vraiment de m'y trouver, il permet l'apaisement des tremblements, de se poser un peu sans payer un bras ; il y a aussi les chaufferettes des bistros, il suffit de longer les tables au plus près! 
Dans l'ordre, j'ai aimé Beaubourg, ses collections permanentes et notre guide inspiré, puis le mémorial de la Shoah, le musée des arts et métiers car j'adore la beauté des objets et la déambulation peinarde dans les rues de Paris malgré le froid mais .....
J'ai cru que le maître de la leçon au théâtre de la Huchette allait mourir en direct et tomber sur les spectacteurs lors d'une de ses quintes de toux suspectes, que s'il lâchait le rideau de velours rouge il s'étalerait de toute sa masse sur les premiers rangs. J'avais pitié de lui lorsqu'il annônait des parties de texte, et franchement j'ai eu du mal à croire qu'il aurait pu s'envoyer l'élève, son "salope" avait tout du dernier soupir. Dommage! Enfin, comme nous a dit un de nos clients, on s'est fait c... en visite libre au palais de la découverte mais on s'est éclaté lors des conférences sur l'électrostatique et le nucléaire .
Petit bilan rapide d'une fin d'année ludique....

mardi 13 décembre 2011

12°


Ce n'est pas le degré du petit verre de vin que je m'accorde parfois en soirée mais la température supposée de la mer après la tempête de cette nuit!
J'ai pris goût au bain vivifiant après le footing sur le chemin côtier. Armée d'un bonnet blanc en caoutchouc, des plus seyants, je me jette à l'eau par tous les temps, je fais dix brasses dans un sens, dix dans l'autre et prie afin de revenir sans problème sur le rivage. Depuis quelques temps, je ressors les pieds littéralement gelés mais super contente de mon exploit, ...à la con, il faut bien le dire! 
Maso je suis, mais j'ai besoin! 
Et puis, je peux frimer... "Comment tu te baignes? Oui, oui, elle est bonne!" 

lundi 12 décembre 2011

Le problème avec les blogs....


Dans un précédent blog, (je suis loin d'être vierge en la matière), j'ai écrit toute une série de billets intitulés, le problème  avec ..... et là, j'ai envie de dire que le problème avec les blogs est qu'on peut tout dire tant que personne de mal intentionné ne vous lit! 
Mon précédent avait commencé comme une bonne blague, un défouloir en écriture afin de railler les traits les plus saillants de ma vie, de mon entourage ou du quotidien en coiffe et en sabots sur la terre battue de Basse-Bretagne,  sur le mode, je brode, je ris et j'espère bien vous faire rire. Las! Il y a des sujets à ne pas aborder car,  quand bien même on y met toutes les précautions possibles,  rappelant que tout est fictif,  il y a toujours des gens morveux à se reconnaître et à pousser des cris d'orfraies. 
J'ai donc dû dans l'urgence le fermer avant d'être clouée au pilori et que l'affaire se tasse. Me passer de mes lecteurs favoris fut un vrai crève-coeur, alors que je gagnais de jour en jour des places au classement wikio.
Le paradoxe fut qu'alors que je contrôlais régulièrement ma popularité, j'ai accepté de repartir à zéro. La trouille  fait que je me passe très bien de gagner du galon mais j'ai un besoin viscéral d'écrire.  J'ai donc ouvert cet autre blog au nom nettement mois gaguesque, franchement plus politiquement correct. Pour moi, c'est  une drogue et un défi. 
Tout ça pour dire que les billets Bretagne sont nombreux mais dans l'autre blog que je n'ai pas encore transféré mais je le ferai pour ne pas faillir à ce nouveau nom qui, ma foi, me plaît bien.
(Pardon, probablement Saint-Anne d'Auray au début du siècle, photographie scannée, recadrée et améliorée dans la mesure du possible mais j'ai encore des progrès à faire)

samedi 10 décembre 2011

Petit bilan d'une semaine

Quand on est en panne d'inspiration, la tentation est grande, afin d'assurer une publication coûte que coûte, de dresser une liste. Aujourd'hui, sera celle de mes marronniers favoris, en évitant soigneusement d'évoquer mon travail classé "secret défense". 
La mare? Remplie et claire, les tonnes de flotte de la semaine ont largement assuré l'arrosage. Avec la pluie une pseudo douceur a permis aux rhododendrons de fleurir, plusieurs mois avant la date normale (mai) à moins que ce ne soit des spécimens d'hiver que je ne connaisse pas! Ce sont probablement des mutants destinés à égayer le mois le plus sombre de l'année. 
Les lunettes ? Fait, après six ou sept valisettes puis le conseil radical de l'adolescente rebelle, "surtout ne cède pas à l'originalité moche, les premières sont bien, prends-les! "
Le boulot? En cours....
Le voyage? Fin prêt! Je pars pour Paris mercredi dans une expédition rituelle pour laquelle je prie que les cieux soient cléments. Je souhaite du bleu, du froid, du soleil pour apprécier le couchant sur le jardin des Tuileries. 
La montagne dans huit jours, une grande première, j'abandonne mes Pyrénées chéris pour la grande station des Alpes intégrées des années 60-70 mais pour un gîte en vallée dont j'attends beaucoup!Coup de poker, ça passe ou ça casse.
Lecture? Le dernier livre de Sylvain Tesson que j'aime assez, quand bien même je trouve son écriture un poil sèche, le trait un peu forcé, l'intellectualisme à fleur de peau, genre" je m'abîme dans la contemplation de la croûte de glace qui se fissure sur le  lac gelé après m'être plongé dans la pensée de Lao Tseu, assommé par une demie-bouteille de vodka, un cigare à la main" .... Tout le paradoxe de son bouquin est ainsi résumé ; intéressant pourtant et un brin fascinant, je ne saurai dire pourquoi!En fait, j'attends avec lui les visites de ses voisins, bûcherons épais et solides descendants des Zeks de Sibérie, je suis  à l'affût d'un débordement, d'un coup de gueule violent, d'une bagarre qui dégénère, d'un accident sur la glace ou tout simplement de sentir la chaleur des corps nus dans un bagnia par -40° sur les rives du Baïkal.

mercredi 7 décembre 2011

Lunettes


Je dois changer mes lunettes, je suis donc revenue de chez l'opticien avec une petite valisette remplie de précieuses montures.... La copine, sympa, prenant toutes sortes de gants,  a souligné que "vraiment, aucune ne permettait de dire que c'était le modèle qui, à coup sûr, était fait pour moi, (façon de dire que je m'étais plantée dans les grandes largeurs). Le verdict de l'adolescente rebelle fut, lui, sans appel et encore plus cruel: j'avais l'air d'un lapin.... 
Nous sommes donc retournées toutes les deux faire une nouvelle sélection, du moins lorsqu'elle a daigné me regarder, après avoir essayé pour elle tout un tas de spécimens.
Moues, verdicts sans appel, des "oublie, c'est moche", "beurk", "ahhaah non pas ça, mon dieu... tu ne vas pas oser" .... Revalisette, retour à la maison. Je ne sais pas pourquoi mais dans la lumière crue de ma cuisine, les montures sont quelconques, voire épouvantables, à tel point qu'on se demande quelle mouche nous a piquées de les choisir. Elles sont nettement moins folichonnes que chez le marchand! Met avis que les glaces sont trafiquées pour qu'on soit tenté de tout embarquer.
Bref, nous en avons encore éliminé les trois quart pour entamer une séance photos à l'iphone absolument catastrophique, mais franchement marrante. Ma fille me certifiait qu'elle faisait de son mieux mais qu'il ne fallait pas prendre la pause, du naturel était indispensable. C'est le test grandeur nature! Au final, je ne suis guère photogénique, avec des lunettes encore moins. Comme me dit ma correspondante sms à qui j'ai adressé les photographies, "oublie,  ça fait mémé...."Je dois donc  recycler ma vieille paire aux branches mordillées qui sont un million de fois plus belles que les nouvelles collections.
Je hais la mode pour les lunettes. Aujourd'hui on ne trouve quasiment plus que de l'écaille qui vous colle 10 ans de plus, une tête de repris de justice ou de profs!

Et maintenant, je fais quoi ? 
Je vais tester d'autres personnes, les collègues, les copines de la gym, des gens dans la rue? 
Dieu merci, quand le choix sera fait, je les garde au moins quatre ans....

mardi 6 décembre 2011

Braquo


En écoutant le vent  et la pluie sur le toit de la maison, l'ordinateur sur les genoux, (qui me chauffe agréablement les cuisses), je jette un oeil sur la dernière création de Canal+ Braquo....
Impressions: de gros flingues, de très gros flingues, des morts en pagaille vite fait expédiés à coup de dum-dum à peine discrets.  Il suffit que je m'abandonne aux joies de la lecture des blogs pour que, pendant ces quelques  minutes d'absence,  une dizaine de morts jonche le pavé glauque des banlieues les plus pourries de Paris. 
Je préférais la subtilité des Borgia, le meurtre rustique et moyenâgeux avait du charme. On coupait les couilles, on éviscérait joyeusement, on broyait du membre, on écartelait en place publique ; la rusticité des armes donnait du temps aux exécutions, les visages pouvaient prendre la pause et  jouer toutes les gammes de la méchanceté et de la cruauté. C'était du spectacle, le tout ponctué de vision de la vierge, des stigmates ensanglantés de la jeune bonne soeur, de la résurrection de nouveaux nés ou des scènes torrides de flagellation du pape Alexandre, nu au milieu de ses déjections. Les scènes de cul étaient sensuelles, (et oserais-je?) très christiques.
Chez les flics les amours sont fugaces et tragiques, les assassinats rapides et en masse. On tombe comme des mouches, raides morts sur le dos, bam!
J'aimais assez les robes rouges des cardinaux qui forment la cour du pape, l'uniforme des flics de Braquo manque singulièrement de sexe appeal....
Cela dit, ça déménage sévère, la série vide la tête mais auront-ils assez d'acteurs pour la finir?

dimanche 4 décembre 2011

Rennes

J'aime aller à Rennes en décembre juste avant les fêtes. Cette ville est celle de mon enfance, celle que l'on traversait pour aller à Saint-Malo, on passait à Beaulieu, près du parc des Gayeulles, à Maurepas, exceptionnellement on s'arrêtait le long de la Vilaine.
J'aime y musarder.
Hier je fus déçue, point de décorations, ni de lumières, de la pluie, un pavé glissant. Les seules boutiques pleines de monde sont celles où les fringues ne sont pas cher, 29 euros pour un petit pantalon, on trouve le même sous toutes les enseignes. Les jeunes fouillent, essayent, se font plaisir. 
Les boutiques de grandes marques sont vides, les vendeuses se ruent sur le client et tentent de vendre la doudoune moche, hyper fragile à 685 euros ..... Celle que tu n'oseras même pas porter quand la neige tombera. 
Par contre le haricot rouge où l'on peut boire un chocolat divin était plein tout comme le super restaurant Paris-New-York où l'on a dîné..

samedi 12 novembre 2011

Ebène

Je sais tout sur les chiens de sang. 

Notre menuisier est en train de dresser son teckel à poil dur, Ebène,  à la recherche du gros gibier blessé. Tout un programme. Il veut en faire un chien de sang. Dans deux mois, il a examen en Bretagne et si le chien le rate, il a prévu de le lui faire passer dans les régions limitrophes et même en Alsace.
Donc il l'entraîne entre midi et 14h. Au préalable, il a  déposé des gouttes de sang tous les 100m voir plus (le meilleur est celui de cerf, puis de chevreuil un poil sucré et enfin de sanglier), il a traîné une peau et l'a planquée dans une souche. Il commence par de petits parcours puis augmente progressivement les distances ainsi que  le temps écoulé entre la dépose du sang  et la recherche, durée  qui peut aller jusqu'à 22h. 
Le chien quand il a bien travaillé, est  au jambon blanc sinon il ne peut pas récupérer la peau de la bête  que le teigneux ne veut pas lâcher. Il est obligé de le pendre  et de secouer en proposant en échange la récompense. Il corne pour l'habituer aux bruits de  la chasse et tire en l'air (des fois qu'il faudrait achever l'animal blessé, ça la fouterait mal que le chien se tire en courant).
Mais la bestiole n'est pas très douée, grasse à souhait (9kg qu'elle ne doit pas dépasser) elle doit préférer rester peinardement dans la cage où elle vit la plupart du temps, près du maître dans son camion. La première fois que j'ai vu quelque chose bouger dans la boîte, j'ai cru que c'était un rat.  Il me regardait de ses billes noires, les deux pattes avant croisées l'une sur l'autre, ne semblant pas le moins du monde souffrir de sa captivité. Il doit faire corps avec son maître, être son ombre, son guide. Ebène n'arrive pas encore à tenir la trace du sang, se fait facilement piéger par celle du chevreuil qui est passé par là entre temps. C'est une des qualités majeures à acquérir,  le chien doit être un chien de change, en gros ne pas se laisser perturber par d'autres traces. 
Le maître a lui aussi passé des examens afin de devenir conducteur et il a intérêt à ce que son chien soit bon .... pour former un chouette couple, apprécié dans toutes les parties de chasse.
Pas gagné visiblement. Quand le chien échoue, c'est le maître qui mange le jambon.
Cela dit les profs pourraient s'inspirer des conseils donnés sur les forums, il ne faut jamais mettre le chiot en situation d'échec, c'est très mauvais, très, il faut augmenter très lentement les niveaux.

mardi 8 novembre 2011

Nécrologie ...

Notre maison porte malheur aux oiseaux !
Régulièrement, ils viennent se suicider sur les baies vitrées en un gros schtong irrémédiable.
Hier encore, j'ai retrouvé sur la terrasse un énorme martin-pêcheur! Il faisait dimanche des piqués sur la mare du plus bel effet! Bientôt, il ne va pas tarder à être piqué par les vers!
Une bonne dizaine est venue rendre ainsi leur dernier soupir!
J'ai du mal à les jeter. Ne résistant pas à la beauté de leur plumage, je collectionne ainsi dans mon congélateur, un rouge-gorge, un martin-pêcheur, une mésange, un roitelet. Enveloppés dans du papier d'aluminium, ils sont conservés pour l'éternité (enfin presque)...mais ne profitent à personne! Il faudrait les empailler mais les musées d'histoire naturelle sont déjà remplis de ces pitoyables dépouilles toutes empoussiérées. Témoin d'une autre époque, je ne suis pas sure que ces gardiens des espèces disparues ou en voie de disparitions fassent encore recette, seule la grande galerie de l'évolution à Paris attire encore les foules.

La plupart du temps, les oiseaux meurent seuls. Il n'y a bien que les merles ou les rouges-gorges pour vivre en couple dans la tonnelle.
Le conjoint du dernier rouge-gorge mort de cette façon tragique a eu du mal à s'en remettre. Il tournait désespérément autour du cadavre de son compagnon, tentant à coups de bec de le ranimer, cela sans succès, la bête était bien morte, assommée.
Les vitres sont trop propres et surtout la transparence à travers le salon les leurre. Ils tentent sans succès une traversée vers les arbousiers qui les narguent avec leurs fruits bien mûrs .

Pas encore de suicide de goéland, ni de corneille, ceux-là restent à bonne distance ... une chance car compte tenu de leur taille et de leur poids, ils exploseraient la vitre!

mercredi 2 novembre 2011

Tendinites et fantasmes religieux


J'ai une tendinite externe du coude droit... On m'a bien expliqué ce que c'était avec des noms sympathiquement scientifiques mais j'ai oublié ! Depuis une semaine j'ai du mal à taper sur mon ordinateur, ce qui ne m'empêche pas de soulever des barres de 12 kilos à la gym. Il y a juste quelques gestes que je ne peux pas faire notamment tailler les buissons!
C'est bien ma veine moi qui ai des envies de ratiboisage. Je ne peux plus toucher aux cisailles! J'ai par contre découvert le plaisir des anti-inflammatoires! Soulagement garanti et durable!
Je n'ose toutefois pas en abuser et au final, j'aime bien cette douleur .Je dirai même plus je la cherche quand je l'oublie, j'aime la sentir, la ressentir, je l'ai apprivoisée. Elle n'est pas vraiment handicapante sauf pour castrer les buissons du jardin, saisir à poignée, voir ratisser. Elle se rappelle gentiment à moi, quand il le faut. Elle est mon silice, ma planche à clou, mon tisonnier, mon fouet à clous, le foyer de braises.  Les acupuncteurs ont tout un tas d'explications psychologiques à donner comme la colère qui vous fait serrer le poing, mais moi je crois qu'il y a abus de coupe haie manuel et de souris d'ordinateur..... 
Elle ne m'empêche pas de courir, ni de nager en mer. Et ce matin, j'avoue avoir eu une grande envie de m'y faire mal en m'immergeant dans une flotte à 13° après un footing divin, très rapide avec ma fille pour la première fois de ma vie. (Elle étrennait des chaussures de course à pied de toute beauté, mais qu'elle trouve immondes, achetées en urgence à Palerme, roses et grises).
En d'autres temps, j'aurais été sainte et martyre. Sans doute ce sentiment est-il dû à  l'abus de christs sanguinolants, de meurtres, de suppliciés, que l'on voit sur de nombreuses oeuvres d'art en Sicile. 

Je trouve étonnant de me réveiller la nuit, le coude ankylosé, mais sans plus.
Je préfère ça au problème d'aponévrose plantaire que j'ai eu il y a quelques années, je ne pouvais plus marcher à plat, je restais juchée sur talons et pendant un temps, j'avais même renoncé à courir jusqu'à ce que l'amie acupunctrice me soulage durablement ....

mardi 1 novembre 2011

La mode en noir

En Sicile et à Palerme, tout le monde est habillé en noir, c'est frappant.... Je n'ai pas pu m'empêcher de faire le parallèle avec les morts des catacombes. Les familles ne sont plus là pour soigner les corps et les entretenir, les vêtements ont terni, se sont dépenaillés et tout est noir comme la mode!
Pour en finir avec Palerme, nous étions logés dans un ancien palais rénové en lisière du quartier Ballaro, quartier populaire passionnant, tout proche du centre: le Palazzo Brunaccini ( Piazzeta Principessa Lucrezia 111 ). Les chambres appartements sont spacieuses, très bien équipées, le personnel est adorable, une adresse à recommander puisque pour le moment les prix sont tout à fait abordables.
Deux guides nous ont été utiles, le Routard, ça va sans dire, et le guide Michelin pour les circuits qu'il propose.
Quelques photographies, notre hôtel et le marché du Balloro. 


lundi 31 octobre 2011

Palerme

Je rentre de Palerme, quelques photographies avant un rapport circonstancié...

Palerme

Palerme, ma foi, c'est ...
Ambiance XIXème siècle, dans les catacombes des Capucins où les Palermitains ont voulu se faire exposer après leur mort, pour l'éternité. Plus de 8000 corps, habillés, vous sourient de toutes leurs dents. Il y en a partout, les hommes debout, les femmes couchées, les enfants enrubannés. C'est gore, mais après tout ils l'ont bien voulu....

Ambiance XIXème siècle toujours, au théâtre Massimo, un des plus grands d'Europe, on pouvait y mettre 3000 personnes et y faire entrer sur scène des éléphants. Aujourd'hui, 1500 spectacteurs, ce qui est grandement suffisant. Il y a pléthore d'hôtesses, hommes ou femmes qui vous guident dans le dédale des couloirs vers votre loge. On y vient sapé, pouilloux s'abstenir sous peine de subir le regard courroucé des femmes en décolletés noirs et stricts. J'y ai vu un magnifique opéra de Verdi, il trattore....avec gitans, capes et épées, vengeances et meurtres. Mon premier opéra en live, dans un lieu de toute beauté! 

Ambiance ville, cracra et linges au balcon. Palerme est un mixte de la Turquie avec des rues spécialisées, de l'Afrique par les nombreux clandestins qui ont réussi à passer par Lampédusa et de l'Italie du nord. C'est une magnifique ville en pleine réhabilitation... Il est temps vu les tombereaux de pognons que la Feder a dû verser et qui sont partis dans les poches de la mafia. De courageux et jeunes conseillers municipaux tentent d'embellir et de sauver la ville avec succès. 

Ambiance pieuse. Certes, c'est bientôt la Toussaint mais le Palermitain croit en dieu. Sévèrement. Les messes sont quotidiennes, les oratoires nombreux, les mariages furieux, gare à celui ou celle qui trompe son conjoint, le curé braillait comme un âne, proférant probablement les pires menaces, le mariage c'est à la vie à la mort. 

Ambiance bouffe. J'ai trouvé qu'on y mangeait mieux qu'à Rome. On peut se lâcher sur le poisson, les calamars et l'espadon, le tout simplement grillé, avec une petite salade et du pain au sésame. Les pâtes sont aussi excellentes et nous avons goûté  la préparation à la sardine, (avec les arrêtes) pignons de pin, menthes et je ne sais quoi. Fameux!  

Ambiance station balnéaire à Mondello, mais pas du tout ce à quoi je m'attendais, une station des années cinquante et peut-être même avant, des villas fermées, de rares touristes siciliens venus prendre les derniers rayons de soleil ou quelques valeureux touristes bretons, goûtant une mer bleu azur à 22° au bas mot.

samedi 29 octobre 2011

Marcher sous la pluie à Palerme

Palerme mérite largement qu'on la visite plusieurs jours au même titre qu'une capitale. Je conseille donc vivement cette idée qui, à priori, peut paraître saugrenue.
Marcher sous la pluie à Palerme ne présente pas que des inconvénients. Certes, c'est ce qu'on appelle ici, la drache, une pluie torrentielle qui remplit les caniveaux, trempe les chaussures à tel point que les croquenauds de ma fille, neufs, ressemblent maintenant à des chaussures de clodo, à la semelle décollée, et décolorées.
D'abord il ne fait pas froid, (à Londres où nous voulions aller au début, on se serait pelé), on peut donc aisément crapahuter en petite tenue estivale fin octobre, enfin,  les vendeurs de parapluie pullulent. Quand il fait beau, ils vendent des briquets, des pébroques sous la flotte!
Les églises quand elles ne présentent pas porte close, (alors que tout indique qu'elles devraient être ouvertes) constituent des asiles bienvenus. Il y en a à tous les coins de rues, elles restent à taille humaine mais croulent sous l'or, l'argent, les marbres et les bois précieux. (et les faux marbres de Serpotta en ossature bois, enduite d'une pâte secrète à la patine translucide). 
Mais la plus belle est incontestablement celle de Monreale avec son Christ Pantocrator, figure géante de Dieu, bénissant l'humanité,  que tout le monde connaît pour l'avoir vu dans les livres d'histoire dès la cinquième ....

vendredi 21 octobre 2011

Ma poissonnière


Mon poissonnier qui porte haut le chapeau breton est en vacances pour quinze jours, encore ... oserais-je dire, le maquereau nourrit son homme! Pas question d'acheter à intermarché du poisson destiné à être mangé cru, j'ai donc fait appel à mon réseau, fin connaisseur de ce qui se fait de mieux en fraîcheur maritime.
Ici faut aller chez Chantal, installée en ville! Moi je veux bien mais à chaque fois que je passe devant la boutique une odeur à faire accoucher une couvée de singes en plein vol se dégage en permanence du seuil, ce qui n'incite pas à y faire son marché...Ne pas se fier à l'odeur, c'est la meilleure, m'a-t-on dit et en plus, larguée en d'autres temps par un ingrat qui la laissa sur la paille, elle a su rebondir, s'assurer une clientèle fidèle et de prestige, elle mérite amplement qu'on la soutienne, j'ai pu en juger aujourd'hui.
Ma commande avait été passée par téléphone par mon indic, je me suis mise dans la queue ....Il faut avoir du temps pour aller chez Chantal, et ne pas se fier au nombre de personnes qui attendent, il y a en réalité le double de clients, car Mathilde fait aussi le plein pour Marie-Jeanne et la mère et la fille, Rose et Rosalie, remplissent toutes les deux leur panier. Donc patience! 
Cela étant, cela passe vite. Elles font le spectacle.
Renée, d'abord, elle boitait ce matin, sans savoir pourquoi! Elle s'est réveillée  sans pouvoir se lever à 5h30 puis a fini par se sortir du lit, mais avec une douleur au pied. "Codéïne, tu devrais prendre de la codéïne", commentait Marie-Suzanne fine experte en médoc! (Moi la seule fois où j'ai pris de l'efferalgan codéïné, je suis restée collée sur la chaise longue, sans même pouvoir aller pisser, j'étais à deux doigts de faire sous moi, plus jamais je ne reprendrai cette saloperie ; j'imaginais donc Renée, le nez dans les sardines se soulageant sur les cageots de langoustines, ce qui somme toute pouvait expliquer les odeurs du dehors quand on passe sur le trottoir, mais je m'égare).  "Je verrai ce soir", assurait Renée, cuisant des kilos d'araignées, battant la mayonnaise ou s'asseyant deux secondes afin de reposer son pied. 
Chantal servait, à mains nues les langoustines vivantes! "Ben oui, jamais avec des gants, à mes risques et périls! J'ai failli mourir de douleur l'autre jour quand une salope a planté sa pince dans le gras de ma main, ça a crissé. Ahh! Mais je préfère encore ça aux piqûres, car j'ai peur des piqûres". 
" Aurais-tu des moules? " " Mais non malheureuse, elles ne sont pas bonnes, ce n'est pas la saison, en mai, on va faire durer l'attente,  je n'ai que du bon, tu peux me faire confiance...Renée, on va manquer de mayonnaise! Ah elles sont bonnes mes bouchées, hein? Trois euros quinze les trois maquereaux, rien que du frais, tu vas te régaler! Ben quoi, pas encore partie? Ah ah ah ... ". "Tiens, Renée a mis la musique, ça me rappelle un certain mariage qui n'a pas duré" .... 
Au final, nous testerons ce soir le fin du fin, et je le jure, si c'est bon, j'y retourne et je largue mon poissonnier au chapeau rond!

lundi 26 septembre 2011

Paris

 Paris un week-end d'automne vous réconcilie avec la vie et les vacances un peu oubliées. Ce fut donc un plan peinard, ensoleillé et chaud.
En vrac, Paris ce fut :
 - un footing fabuleux au lever du jour. En quelques heures, Paris se transforme.
Au départ, détritus, vomis et odeurs de pisses à tous les coins de rue, les agents d'entretien sont sur le pied de guerre et l'eau coule dans les caniveaux à gros bouillons. En quelques heures, ça donne ça :
Il y a effectivement une poubelle tous les 100m mais il faut encore faire des progrès pour les pissotières! Pour une nana, plan galère afin de se soulager quant aux mecs, encore grégaires, les murs voir les bornes vélib sont de bons supports pour vider sa vessie.

Après les éboueurs, les sportifs prennent possession de la ville: les coureurs à pied au jardin du Luxembourg et les rameurs de  yole sur la Seine!


 Si vous regardez bien, ce sont des Bretons, ils ne peuvent s'empêcher d'arborer le drapeau!
Nous avons longé les quais en Vélib après un footing d'enfer, sans avoir petit-déjeuné au préalable. Il faut dire que la veille le repas aux trois éléphants, quartier Montorgueil était copieux et très parfumé.



L'exposition à  Beaubourg sur Munch (sans le Cri) est très pédagogique, on ne peut échapper au destin dramatique du peintre. J'ai particulièrement aimé les films des Lumières ou de l'artiste datant de la fin du XIXème.
Les oeuvres de l'exposition permanente ont été changées, j'en ai découvert que je ne connaissais pas.

C'est à la cantine que nous avons déjeuner tandis qu'un pépé jetait dans le restaurant son pain déchiqueté alors que la mayonnaise qui couvrait ses oeufs virait gentiment à l'aigre.

Un week-end à Paris comme je les aime!

Et cerise sur le gâteau, l'atterrissage à Lann Bihoué révèle toutes les saveurs bretonnes:
- si le vent est d'ouest, air marin garanti, odeur d'algues et d'embrun,
- si le vent est d'est, air campagnard, odeur de lisier et de porcherie, l'épandage annuel ayant lieu en septembre.
Et hier soir, y a pas à dire la Bretagne sentait la merde !

mardi 20 septembre 2011

Pamuk, Istanbul, souvenirs d'une ville

Je ne suis pas fan de l'écrivain turque Orhan Pamuk, j'ai essayé de lire Neige  mais après cinquante pages, j'étais au bord du suicide, dans le gris des descriptions, sentant à plein nez que l'histoire allait mal finir, en plein mois de décembre tandis qu'il ne cessait de flotter dehors. Alors Pamuk, non merci,  pourtant prix Nobel de littérature! 
Mais voilà,  je reviens d'Istanbul fascinée par la beauté de ses rivages et la douceur de ses habitants. Le livre magnifique d'Ara Gülers était alors présent dans toutes les librairies de la ville, ce grand photographe l'a immortalisée en noir et blanc des années 40 aux années 80 et nous avons craqué. 
Istanbul Souvenirs d'une ville le complète à merveille, il est tout  à la fois, l'autobiographie de l'auteur, le commentaire des photographies et le roman historique d'une ville. 
Pour qui a pris le Vapur entre les rives du Bosphore, qui a descendu la colline de Beyoglu vers le pont de Galata, l'évocation de la ville par Orhan Pamuk remplace le récit de voyage que nous aurions pu écrire. Nous aimons par dessus tout  se perdre dans les ruelles, la parcourir à pied dans tous les sens, le nez en l'air, photographier les traces du passé, rencontrer les gens. 
Dans cette mégalopole moderne, il reste des traces infimes de ce que raconte Pamuk, mais elles sont là, et son livre nous fait mesurer à quel point elle fut marquée par l'Histoire et notamment celle de son déclin au XIX et XXème siècle. J'espère que la ville saura préserver les derniers Konaks, maisons bourgeoises de grande taille et les Yali, maisons des rives du Bosphore. Les maisons de bois qui restent sont la proie de la mafia des parkings, les incendies dont parle Pamuk continuent, ils sont souvent  criminels.

dimanche 18 septembre 2011

J'aime bien les films israéliens...


Tu n'aimeras point ... de Haïm Tabakman (2009)
Vendredi soir, j'ai vu un film qui, à première vue, avait tout pour plomber le moral. L'histoire se passe à Jérusalem dans les quartiers ultra-orthodoxes. Un boucher, père de famille tombe amoureux d'un jeune mec, et évidemment Dieu n'ayant  pas créé "d'objets défectueux",  tout est dans la résistance au désir. Au moment où le jeune homme se jette dessus pour lui rouler une pelle, l'autre lui sort la nécessité de résister à la tentation ... Puis il s'en va sauter sa femme à la hussarde (Kaddosh d'Amos Gitaï),  femme enlaidie par sa perruque alors qu'elle a une chevelure magnifique qu'elle ne dévoile que sur le lit conjugal. 
Enfin il ne la saute pas ... parce qu'en fait il n'en a pas envie. C'est dommage pour elle compte tenu du nombre de jours importants au cours desquels elle est impure. Il se contente de lui faire des enfants. 
Il n'est que désir pour son jeune amant malgré  la boucherie sordide éclairée aux néons, tandis qu'il tombe des cordes. Ces lieux carrelés où pend la bidoche n'exhalent pas la sensualité. 
Pourtant, ... entre le ventilo et le frigo, ouais .... ils  se sautent dessus ...! 20 balais de baisage de nanas alors que tu ne penses qu'aux mecs .... la scène est torride mais  rapide vu l'urgence ...Le boucher culpabilise à mort mais son regard brille et s'illumine. Les pontes en noir ont une manière subtile de  lui faire comprendre  ce qu'il va  arriver s'il persévère dans cette liaison honteuse: tabassage, mise au ban de la société etc.... 
Le boucher "éveillé à la vie" (sic) fait de la résistance!

Je ne raconte pas la fin .... qui est magnifique tout comme ce film tout en nuances. 
Ran Danker dans la rôle du jeune Ezri est beau comme un dieu. Les barbus entravés dans leurs vêtements traditionnels sont tristes à pleurer. La bande son est également remarquable, on entend battre le coeur  de Jérusalem, les chants, les psalmodies religieuses, les cloches des églises chrétiennes, les leçons du rabbin, les cris des enfants ponctués de musique classique ou de musique contemporaine qui fait peser la menace.
J'aime bien les films israéliens.

samedi 20 août 2011

Le repos du guerrier


Ou plutôt le repos de la guerrière.....
La grande salle des mosquées est interdite aux femmes, elles peuvent toutefois se promener comme les touristes derrière la barrière qui isole la vaste zone de prière réservée aux hommes. Pour prier, elles ont une salle réservée le long des murs, elles sont cachées aux regards concupiscents des mâles par des tentures ou des claustrats. Malgré les houppelandes noiraudes dont elles sont affublées, elles restent des tentatrices capables de nuire à la concentration de ces messieurs!
C'est choquant, que dis-je, totalement révoltant!
Pourtant cette mise au rencard semble présenter quelques avantages. Ainsi donc dans une des plus sévère mosquée d'Istanbul, en tant que femmes, nous n'avons eu accès qu'à cet espace réservé. Cela étant, je n'ai pas  voulu aller voir plus loin afin de ne pas gêner,  bien qu'affublée d'un foulard bleu roi et d'une jupe longue façon "sac à patates" comme il sied à une ménagère respectable.
Il y avait là, loin des regards, une jeune femme, belle comme un coeur, endormie à même le sol.  Elle reposait près de son sac de courses, le jean apparent sous le niqab. Elle dormait à poings fermés épuisée par les heures de veille à préparer et faire la fête, peinarde.
Les journées de Ramadan sont sans doute épuisantes, et la prière devient le refuge ultime où enfin elles peuvent être tranquilles, dans l'ombre fraîche du lieu, entre les colonnes de marbre, à l'abri des regards.

mercredi 17 août 2011

Femmes d'Istanbul


Elles sont jeunes, très jeunes avec ou sans enfants, le téléphone portable à la main presque toujours... Quand elles ont la niqab, on aperçoit le bas du jean qui dépasse du long catafalque qui les enveloppe, le nez qui pointe du foulard ajusté en triangle autour du visage. Elles arpentent en groupe comme une colonie de cormorans les rues de certains quartiers ou les allées de marchés colorés. 
Sinon elles sont en imperméables beigeasses sur une longue robe aux couleurs vieux rose ou bleu pâle, le foulard en soie (ou en schmelpof) artistiquement noué autour du visage, avec un indéniable souci de coquetterie. Elles pouffent entre elles en rongeant du maïs grillé. Et il y les autres, toutes les autres, la majorité, comme toutes les filles d'Europe! Elles font des soirées entre filles, chantent et fument un narguilé et  draguent les garçons!
Elles sont belles et fraîches.

mardi 16 août 2011

Le vendeur de tapis


Nous sommes des fans de tapis, on en a tellement que nous les stockons en bas des placards, à l'annexe ou sur les étagères à livres. Limite si on ne s'en sert pas comme matelas! Le sol n'est pas assez vaste pour tous les accueillir ! Mais en bons fans de .... nous craquons régulièrement pour l'ultime merveille, le fin du fin, l'objet rare et luxueux.
Une première tentative de l'heureux collectionneur s'est terminée par un échec. En partance en voiture pour les Dardanelles, l'opération "achat d'une beautiful vieille carpette élimée" s'est terminée comme un cheveu sur la soupe, devant l'urgence à quitter Istanbul un samedi midi pour les six ou sept heures de route vers les détroits, la mer égée ou mieux Assos. .... Ouf! je dirai car les palabres durent des heures.
Je pensais y échapper que nenni!
L'opération fut subtile, très ...
Bursa est l'ancienne capitale de l'Empire ottoman, elle abrite la sépulture de plusieurs sultatns, elle est très verdoyante, on peut y faire du ski l'hiver. La ville basse s'enroule autour du bazar et des nombreux caravansérails qui invitent au thé et à la discussion languissante sous des arbres plus que centenaires. Le bazar est mille fois plus intéressant que ceux d'Istanbul. La ville permet aussi de prendre les eaux dans de luxueux hôtels disposant de hammams. 
En visite à la mosquée verte nous avons été abordés par un jeune homme, bien sous tout rapport, nous proposant, gratuitement et en tout bien tout honneur de nous faire visiter la mosquée  fermée pour restauration. Il s'est présenté comme traducteur auprès de médecin sans frontière en Irak, l'argument qu'il fallait pour engager la conversation. Sa prestation de guide fut honnête et honorable tout en nous expliquant qu'il était traducteur mais aussi médecin des céramiques et des tapis .... Vous me suivez? 
C'est alors qu'il nous a proposé un thé près de son studio en nous invitant à voir sa collection. L'affaire était dans le sac! Devant autant de gentillesse, nous avons craqué, consenti avec bonheur ..... Et voilà comme on se fait piéger, agréablement. 
Dans une maison ottamane traditionnelle, de toute beauté, nous avons pu admirer des dizaines de tapis que l'heureux traducteur proposait à la vente. C'était sans compter sur l'habileté du maître à négocier, nous en avons pris trois mais pas à n'importe quel prix, du moins pas celui escompté par le vendeur même si on a quand même le sentiment d'avoir  payé trop cher..... On était content, n'est-ce pas ce qui compte le plus, ravis d'avoir été pris dans un subtil piège à touristes, le plus soft qui soit! 
Le jeune homme nous a mis dans un taxi puis nous avons pris le ferry pour Istanbul. Pour ma part un peu déçue de ne pas rester plus longtemps dans cette petite ville (relatif, 3,5 millions d'habitants au compteur) afin de  profiter des eaux chaudes à 38° (parfois 65°)

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