mardi 12 mars 2013

Villages du rural profond: Ariège!


Il y a plus paumé que le centre de la Bretagne, ce sont les villages de montagne d'Ariège, Massat, Oust, Seix, Ercé... Lorsque le ciel est gris, on en prend lourdement conscience! Pourtant les collines, les vallées, les pentes sont truffées de granges et de hameaux, aux maisonnettes collées à leur chapelle ou leur petite église, attestant la surpopulation d'autrefois! Les terrasses, qu'on aperçoit entre les arbres qui ont envahi les petites parcelles, attestent ce fourmillement humain. En 1976, on voyait encore quelques vieux faire les foins. Les hommes et les femmes sont d'abord partis à l'aventure vers les grandes villes, se faisant bonne à tout faire,  maçon ou charpentier, parfois plus loin en Amérique comme les oursaillés, puis la guerre 14-18 a eu raison de nombres d'entre eux.
Aujourd'hui,  il n'y a plus que 70 habitants hors saison  à Aulus-les-bains!
Pénétrer dans la vallée après Saint-Girons,  c'est faire un voyage dans le temps d'au moins 50 ans! Les trois quarts des maisons sont fermées et ne s'ouvriront qu'en été lorsque les Toulousains auront envie de prendre le vert, d'autres affichent, sur leur façade, les couleurs vives de la pancarte de l'agence immobilière.
A vendre: lorsqu'il n'y a plus qu'un héritier ou que la demi-douzaine de descendants est bien décidée à se faire un maximum de blés sur le dos de l'acheteur,  ce qui est, en période de disette de clients,  le gage certain que le toit a toutes les chances de s'effondrer avant d'avoir trouvé un acquéreur. Les premières victimes sont les granges et la cabane du berger. Les portes, bien souvent, sont laissées ouvertes puis les animaux s'y installent, le vent et la pluie dégondent les volets, le toit plie avant de s'affaisser sur les mangeoires, qui conservent parfois un peu de fourrage, un vieux rateau de bois, une paire de sabots et la houppelande toute mitée du berger.
Depuis plus de 40 ans que je connais ces villages, ils ont eu parfois leur retour d'âge ; à Aulus on a rénové et remis en état les thermes, mais tout leur charme est parti en fumée, les platanes ont été abattus au dessus des logements des années 70. Le village a repris quelques couleurs lorsque Anglais et financiers, travailleurs télématiques pensaient pouvoir travailler loin du bruit, mais l'éloignement, l'absence de modernité informatique, le téléphone qui ne passe pas, le coût des travaux de rénovation, les intempéries, l'absence de services (médecin, poste, etc..) ont eu raison des volontés les plus coriaces. Ils sont encore quelques uns à défendre coûte que coûte la vie au pays, mais ils vieillissent, qui les remrplacera ?
On (municipalité, commerçant, conseil général, régional) se bat en désordre, sans vue globale, chacun prêchant pour sa paroisse. Et puis il y les investissemnts trop lents à la station ou étonnants comme une énorme piste de luge d'été qui n'a, à ce jour, pas encore servi,  de plus d'un million d'Euros!
Il faut aussi compter sur les inimités, les groupes de pression qui trouvent alors à faire nombre, rameutant le ban et l'arrière ban, jamais là en temps normal mais puissants, les écolos contre les chasseurs, les enfants qui sont partis mais ne veulent surtout pas que ça change.
Sous cloche mais tout cloche! 


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