samedi 3 août 2013

Naples, la foi.

J'aime les pays du sud, riches en églises, chapelles, cloîtres, cathédrales, abbayes, monastères, oratoires, croix et cimetières (bien que ces derniers soient  présents dans le monde entier). A Naples, nous avons été comblés au delà de notre espérance, comme nous le fûmes à Rome, Florence, Palerme ou Venise.
L'or des Amériques, d'Afrique a bien été récupéré et fondu afin d'orner les retables, les plafonds les plus ouvragés, commander les tableaux, les retables, sculpter les marbres, le bois, les albâtres, mouler les stucks, conserver les reliques, enterrer les morts célèbres ou moins célèbres.
J'ai un faible pour les oratoires des rues, plus nombreux qu'ailleurs. Ils sont toujours fleuris, de fleurs en plastique, une loupiote brille jour et nuit, ils sont souvent très bien entretenus. J'en ai une superbe collection!




Ouvertes, gratuites sauf exception, par 38°, les églises sont un havre de paix et de fraîcheur, loin du bruit des scooters. Pourtant, le fidèle se fait rare, à l'exception de quelques émigrés latinos qui suivent parfois la messe en espagnol, celle des vêpres, au côté des vieux et des vieilles. 


J'aurais aimé adopter un crane dans le quartier de la Sanità, au cimetière delle fontanelle .... si j'avais habité là. Quoiqu'un ossuaire ait moins de charme qu'un cimetière, l'arithmétique des cranes ne sied guère à ma sensibilité, j'aime la dalle de marbre, l'hommage au mort, le rappel des actes de naissance et de décès, la déambulation dans les allées gravillonnées, la variété des croix. L'ossuaire perd de sa substance, j'allais dire de son humanité! On prend conscience cependant de la fragilité de la vie, de la pérennité des cranes et des fémurs, sauf lorsque subsistent quelques souvenirs du mort, sorti du lot, en exergue près de son cercueil de verre avec les objets qui ont fait sa personnalité. 
J'ai surtout aimé le quartier, la Sanità,  dans lequel le cimetière se situe, pas de touristes (il fait peur) mais une âme, une vie, une ambiance, un autre monde, un intestin grouillant, celui du quotidien vécu, vraiment. Oui je sais, cela fait tarte à la crème mais j'ai vraiment eu, l'impression d'être au coeur de la vie napolitaine loin de toute arnaque touristique.
A Naples nous n'avons manqué que San Gennaro ... mais pas le pio Monte della miséricordia qui abrite le chef d'oeuvre du Caravage: les sept oeuvres de la miséricorde, (nourrir les affamés, soigner les malades, visiter les prisonniers, abreuver les assoiffés, accueillir les étrangers, vêtir les malheureux et  ensevelir les morts,  dont on a une vue plongeante de l'étage ... un bonheur!

Naples et Procida conservent les particularités des villes du sud, un peu à l'abri de la mondialisation. Si Desigual et Zara ont pignon sur rue, via Toledo, il reste une multitude de boutiques colorées, typiquement italiennes, de maillots de bain, de chaussures ou de lingerie,  devant lesquelles déambulent les Napolitains dès 18h. 
La promenade se termine devant un spritz, un campari, un lemoncello ou un mojitos que l'on vous sert avec quelques sandwichs ou des cacahuètes et des chips. Plazza Bellini par exemple, "the place to be" le soir, animée, musicale, confortable et à deux pas de notre B&B..ou Chiaia, le quartier branchouille, vieux beaux ...
PS je vous la fais plus courte qu'hier, certains de mes lecteurs, (un) ont trouvé le billet d'hier trop long, l'âge sans doute .... 

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