Parce que je le vaux bien, je me suis offert un week-end studieux à Paris ; au menu: musées, expositions, musardages.
Jeudi soir, découverte d'un petit paradis, le square du Vert galant. Ce dernier juché sur son cheval blanc trône à l'entrée du jardin, sur le Pont-neuf (vous aurez tous reconnu Henri IV). La valetaille est jeune, branchée et festive à l'heure du pique-nique et de l'apéro au coucher du soleil.
Il y avait un monde fou! Il fallait slalomer entre les tapis verts, les draps de bain, les jambes des beaux gosses de la vie estudiantine parisienne, des jeunes érasmus, hors du temps et de la crise. Les gens avaient sorti les dos nus, les claquettes, les shorts et les marcels, le pizz buin, les lunettes noires et la biiièrrrre, un peu de vin blanc et quelques litrons de rouge, pas façon clodo mais chic.
Vendredi matin, virée au mémorial de la Shoah gardé par deux policiers en voiture (afin d'éviter une nouvelle tuerie je suppose) et les gros bras locaux, costumes sombres et cravate noire. Je visite la librairie pour une revue de la littérature et regarde l'exposition concernant le génocide rwandais, petite mais instructive. Je ne suis pas retournée voir le regard sur les ghettos mais je recommande vivement. En sortant, mémé était là, 90 ans, ancienne enfant cachée dans un couvent près de 8 ans, toute sa jeunesse avec des bonnes soeurs, le père mort à Auschwitz, parti de Drancy par le convoi 50. Mémé, c'est ainsi qu'elle parle d'elle, est venue faire rectifier l'orthographe des noms sur le mur extérieur et prendre des nouvelles de ceux des convois 51 et 52. Si le petit fils évoque volontiers avec elle son grand voyage, elle ne m'a pas semblée prêtre à l'entreprendre de si tôt, vive et épatante.
Ensuite, j'ai traversé le coeur de Paris pour rallier Montparnasse. Ne me demander pas comment! J'ai pas mal slalomé afin d'éviter les côtes raides, les sens interdits et le flot de bagnoles. Près de la gare, je recommande la Bretagne à Paris à la crêperie Ti-Billig rue Odessa, galettes ou crêpes dentelles de blé noir et garnitures faites maison, qualité de l'accueil et rapidité d'un service irréprochable, mieux que chez nous en ville close où parfois on peut tomber sur des gougnafiers!
Mon périple s'est poursuivi dans le cimetière Montparnasse que j'aime bien: ne pas manquer la tombe du couple Pigeon, au lit tous les deux pour l'éternité dans un cadre champêtre, monsieur encore vert le long de madame endormie! Quelle drôle d'idée d'avoir choisi cette scène intime exposée au monde et au regard du passant.
La fondation Cartier fête ses trente ans d'acquisition d'oeuvres ; cerise sur le gâteau, une sculpture monumentale de Run Mueck dont je n'avais pu voir l'exposition l'année dernière. Femme inquiète, au regard traqué, étendue sur le lit, les genoux repliés recouverts d'une énorme couette. On a envie de toucher, de la prendre dans ses bras, de la bercer pour lui faire oublier ce qui la tracasse, de combler la solitude vespérale qu'on connaît trop bien, l'attente angoissée du devenir des enfants, des êtres proches.
La visite est épatante, le lieu verdoyant, mais un peu loin de tout, et j'ai marché comme une damnée jusqu'à Odéon à la recherche d'une station vélib, en vain pour finir par prendre le métro.
Mon périple s'est achevé à l'institut du monde arabe dont je recommande l'exposition sur l'Orient express, hors du temps, on se laisse bercer par la magie du voyage. J'aime le croisement des arts et de l'histoire autour d'un thème, ici les voyages en Orient.
Pour clore, j'ai dîné à Allo sushis, contrairement aux apparences, il ne s'agit pas d'une chaîne mais d'un restaurant où tout est fabriqué sur place, c'est frais et bon. Des êtres, Barbie et Ken, dînaient, enfin, chipotaient dans leur assiette avant d'aller vomir, taille fine, os saillants, petits culs plats, inexistants, silhouettes androgynes, sourires fabriqués: beautés des défilés de mode!
Mon périple s'est poursuivi dans le cimetière Montparnasse que j'aime bien: ne pas manquer la tombe du couple Pigeon, au lit tous les deux pour l'éternité dans un cadre champêtre, monsieur encore vert le long de madame endormie! Quelle drôle d'idée d'avoir choisi cette scène intime exposée au monde et au regard du passant.
La fondation Cartier fête ses trente ans d'acquisition d'oeuvres ; cerise sur le gâteau, une sculpture monumentale de Run Mueck dont je n'avais pu voir l'exposition l'année dernière. Femme inquiète, au regard traqué, étendue sur le lit, les genoux repliés recouverts d'une énorme couette. On a envie de toucher, de la prendre dans ses bras, de la bercer pour lui faire oublier ce qui la tracasse, de combler la solitude vespérale qu'on connaît trop bien, l'attente angoissée du devenir des enfants, des êtres proches.
La visite est épatante, le lieu verdoyant, mais un peu loin de tout, et j'ai marché comme une damnée jusqu'à Odéon à la recherche d'une station vélib, en vain pour finir par prendre le métro.
Mon périple s'est achevé à l'institut du monde arabe dont je recommande l'exposition sur l'Orient express, hors du temps, on se laisse bercer par la magie du voyage. J'aime le croisement des arts et de l'histoire autour d'un thème, ici les voyages en Orient.
Pour clore, j'ai dîné à Allo sushis, contrairement aux apparences, il ne s'agit pas d'une chaîne mais d'un restaurant où tout est fabriqué sur place, c'est frais et bon. Des êtres, Barbie et Ken, dînaient, enfin, chipotaient dans leur assiette avant d'aller vomir, taille fine, os saillants, petits culs plats, inexistants, silhouettes androgynes, sourires fabriqués: beautés des défilés de mode!
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