Vous allez trouver étrange de faire tout un pataquès pour une simple virée aux Glénan, alors que j'habite en face! L'aventure friserait le ridicule!
Que nenni, voilà bientôt quinze ans que je vis ici et je n'avais jamais visité les îles.
"Ouarf " de s'écouaquer en choeur les copines, "mais louloute, c'est dingue ça, jamais aux Glénan?" Les enfants des écoles y vont au moins une fois par an, les gens du cru prennent le traîne-couillon hors saison pour quelques heures là-bas, le dimanche après-midi, quand il fait beau.
Ben moi? Jamais!
Certes, j'ai effleuré l'archipel sur un bateau à voile il y a quelques temps, j'ai dû aller plonger une fois aux Moutons (îlot situé à proximité), une autre fois à base jaune dont je ne me souviens absolument pas ayant gerbé copieusement sur mes amis plongeurs, mais aux Glénan, jamais.
Alors donc?
Une invitation par prévision météo optimum ne se refuse pas. Ai reçu un sms " départ midi, retrouve nous sur la plage 15 minutes avant" .... Après avoir rangé mes affaires, mis mon bureau en ordre, expédié mon courrier en souffrance, rédigé mon testament, prié la vierge des marins, j'ai juste eu le temps de sauter dans le bateau qui, déjà, bougeait pas mal sur la plage. C'est à la proue (ou peu s'en faut), façon Titanic que j'ai fait la trajet jusqu'à Penfret, en première position prête à crier au capitaine, "terre terre". Nous avons navigué plein ouest, sur un bateau à boudin, dirigé de mains de maître par la copine, une rude habituée à manier la bouée, à virer de bord, à tracer la route mer. Nous l'avons joué "trois femmes dans un bateau" ce qui est peu commun, je vous ai déjà dit à quel point le nautisme est une affaire de mecs, ici et là. En arrivant sur le littoral, j'ai toujours une pensée émue pour Christophe Colomb, allez savoir pourquoi!
Trois pelés et un tondu picoraient des chips sur la plage, la météo nous aurait menti? Moi qui rêvais de mer du sud, de bleu azur et de cagnard, c'était pas gagné.
On a planté le parasol contre le vent, gardé nos gilets et entamé le pique-nique: trois tomates, une tranche de jambon et deux biscuits au gingembre, en espérant ne pas avoir à jouer les Robinsons! Un tour de l'île à pied s'est ensuite imposé afin de ne pas mourir de froid avant de crever de faim tandis que de gros, très gros nuages noirs s'accumulaient à l'horizon.
On a repris la mer.
Le ventre vide est favorable au mal de mer, ce qui est très curieux!
Je ne vais pas dire du mal, je ne voudrais pas être bannie à jamais de cette expérience ineffable qui consiste à aller bronzer aux îles, non non, ce fut une super chouette journée et une découverte passionnante. Merci les filles!
Note: pour ceux qui se poseraient des questions le mot Glénan ne prend pas de S, par contre l'école des Glénans installée depuis des lustres sur l'île (1947) visiblement oui...
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