lundi 3 décembre 2012

Choses privées


Il y a parfois des situations fort stressantes, à la limite du supportable. Le bureau du prof, c'est un peu comme le cabinet secret de Richelieu, le boudoir de Marie-Antoinette, le confessionnal à copies, le grenier des grands-mères, le cagibi du jardinier, on y range ses affaires qui n'ont rien de secret mais qui sont bien à nous. Dans le merdier intégral qui constitue le mien, je m'y retrouve sans trop de problèmes même si parfois je mets trois heures à dénicher trois papiers, que je pensais coincés entre d'autres, qui étaient en fait négligemment glissés dans une enveloppe.
Le processus de re-découverte passe par le rangement-épluchage de tous les dossiers (et dieu sait si j'accumule, puisque dans l'Educ nat, en matière de programme, on fait et on défait plus vite que son ombre et qu'il y a fort à parier que des vieux trucs (20 ans) peuvent très bien resservir un jour.... programme de 1ère et Term S à venir par exemple, note à moi-même penser à faire un billet sur ce sujet sensible), puis le jetage des trucs inutiles comme les vieux articles de journaux, le cogitage intense afin de se remémorer la dernière situation où je les avais en main, pour finalement les dégoter là où je n'aurais jamais cherché! 
Quand c'est moi qui cherche, pas de problème mais quand c'est quelqu'un d'autre, ça frise le viol de mon intimité.... parce que mon bureau, il est à moi!... C'est mon instrument de travail, ma vie, mon antre et on n'a pas le droit d'y toucher surtout si on ne sait pas ce qu'on cherche, si on ne dit pas l'objet de l'intrusion, si on fiche tout en l'air, qu'on fait tomber des trucs sans les ramasser et qu'on me dérange! Certes, le fouillage en mon absence, après tout pourquoi pas, à condition de ne rien prendre ou de me prévenir! Je veux bien qu'on y entre bien que le lieu soit confiné et étroit, qu'y entrer c'est marcher sur mes plates-bandes, mais j'aime qu'on regarde les trucs et les machins qui trônent devant les bouquins, qu'on me demande ce que vaut ou raconte tel ou tel livre, mais qu'on touche? Niet! Que nenni! Non.... 
L'expérience m'a fait réfléchir sur ce que m'a dit ma fille et le rangement intempestif que j'ai pu pratiquer par le passé, genre tornade blanche de monsieur Propre. Personnellement, je préférai quand ma mère me criait dessus pour que je range ma chambre plutôt que de la voir débarquer sans tambour ni trompette afin d'y mettre grand ordre. Cependant, un poil feignante  sur les tâches ménagères (je ne lui donne pas tort), elle ne s'y est jamais risquée.
Alors donc, c'est promis, même si la chambre de l'ado rebelle relève plus du galetas après séisme, demain je n'interviens pas, je ne souhaite pas lui faire ce que j'ai eu tant de mal à supporter!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...