lundi 24 décembre 2012

Noël


Noël au balcon, Pâques aux tisons.... Si le bon vieux dicton de nos grands-mères se vérifie, il y aura de la gelée au printemps, mais comme en avril ne te découvre pas d'un fil, pas de souci, nous attendons l'hiver de pied ferme! Pour autant, les températures n'ont jamais été aussi froides dans l'est de l'Europe, à n'y rien comprendre. 
Ici, nous sommes dans un flux d'ouest, gris, très venteux et houleux. Cependant, pour la marmaille rentrée pour les vacances, rien ne va. D'une part, le matériel n'est jamais là où l'on pense qu'il est. La mère a dû, pendant l'absence, ranger, mais où? D'autre part, il vente mais pas comme il faut: c'est pourri. Le dadais a donc, avec un copain, tenté le kayak pour conclure que, drossés en permanence sur les rochers, ils ont failli se tuer. Ils ont ensuite nagé, à la nuit tombée, jusqu'au tarot (?) avec le sentiment, que, ma foi, oui, ils prenaient quelques risques "mais que c'est bon!"Je les ai vus en combinaisons néoprène toute l'après-midi à la recherche, coûte que coûte, des sensations bienfaisantes pour le moral de ces deux exilés à Nancy et Thionville. Ils trempaient le sol de leurs petits petons, jusqu'à laisser des traces de boucherie dans toute la maison, le plus grand des dadais s'étant coupé le pied je ne sais où. Anesthésié par le froid, il continuait sa quête du grand frisson (dans une flotte à 8°, je n'ai aucun doute qu'ils l'ont bien trouvé). La dadaise (?) quant à elle, était partie kiter et est rentrée poussant un grand rhaaa lovely, percluse de douleurs musculaires qu'elle avait oubliées.
Le soir, ils étaient comblés, il va sans dire.
Quant à moi, j'ai continué à flirter avec l'écriture, en vain. Mon texte pèse aussi lourd que ces blocs de sel sur les bords de la Mer Morte, mais j'avais envie de me souvenir de la chaleur de ce lieu magique.
 
" Non, je n'attends pas, ajouta-t-il d'un ton sec qui ne souffrait aucune réponse, encore moins une justification, ce qu'elle aurait fait en d'autres temps. Là, elle s'est contentée d'avaler sa frustration, la déception de ce tout petit rien qui, une fois de plus, montrait à quel point il était le seigneur et maître ne supportant aucune injonction, aucune demande aussi polie et justifiée soit-elle. Il partait sans lui dire au revoir, comme tous les dimanches, pressé comme il l'était toujours quand il décidait de reprendre la route.
Elle a fait comme d'habitude, en épouse éplorée qui se ne respecte pas, elle a couru derrière lui, afin de déposer  un petit baiser d'adieu qu'il a accepté, du bout des lèvres.
Depuis des années, il avale une frustration plus grande encore, celle de n'avoir pu contraindre, tous, de le suivre, il est la plus grande victime, celle qui se sacrifie pour les autres. Il a donc décidé qu'il ne serait plus martyr mais dompteur des lions qui vaquent dans l'arène en attendant Blandine, la proie. Il n'attend plus rien des autres, dans son autre monde il est le prédateur à l'affût: une femme, forcément, douce, souriante, cultivée, qu'il va pouvoir combler, éduquer, révéler à elle-même. Le problème est que jamais il ne pourra savoir si elle est là pour lui, ou pour son argent, jamais. Il serait commis boucher qu'elle ne le regarderait même pas. Mais la vie est courte, il faut rattraper le temps perdu.  "

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