mardi 16 octobre 2012

Mon Louvre à moi


Voilà des années que je souhaitais retourner au Louvre, les queues de touristes nous en dissuadaient régulièrement. Si on pouvait encore attendre patiemment de passer les fourches caudines des détecteurs de métaux et de bombes, la file d'attente, aux caisses, mêmes automatiques, nous faisait rebrousser chemin, on finissait lamentablement au magasin Apple à rêver sur le matos, ou au bistrot en face pour boire un café avant de se rabattre sur la petite expo secrète mais super intéressante (cf la route de Kerouac) 
Dimanche, on a fait le Louvre  mais malhonnêtement....Je ne suis pas vraiment fière de moi, enfin, un petit peu quand même .... On a resquillé, genre je suis avec le monsieur qui a une carte, je me mêle au troupeau  d'Asiatiques rangés par deux derrière le guide au parapluie porté en oriflamme. L'astuce a super bien réussi, on est rentré comme qui dirait dans du beurre, seul l'ami a été contrôlé tandis que l'air de rien nous passions devant les cerbères.
Je suis donc autorisée, maintenant, à dire tout le mal qu'une provinciale pense du Louvre  devant autant de débauche d'oeuvres ....
Beurk! Vous me direz ce n'est pas pire qu'au Prado à Madrid,  mais si, je crois, pire mais moins qu'au musée d'Orsay, où je me souviens d'avoir dû me casser le cou pour regarder l'empilement des toiles. Ma plus grande déception étant que l'origine du monde de Gustave Courbet était perdue au milieu de plusieurs autres chefs d'oeuvre.
Le  nouveau rayon d'arts islamiques, sous son tapis volant grisâtre, étouffant un jour de pluie et sinistre, est à cet égard représentatif d'une muséographie fourre-tout et sombre (le sombre se voulant chic?). On peut y voir, si le coeur vous en dit, une accumulation de bouts de poterie, d'objets divers et variés, comme si le Louvre avait exhumé de ses caves, le moindre résidu de fouilles, la crotte séchée, le pot en cuivre martelé, répliqué à l'infini. Amateurs d'arts islamiques passez votre chemin!
Tout se passe comme si les musées parisiens se tiraient la bourre tandis qu'en province on fait le buzz avec trois toiles et deux sculptures. L'expression patrimoniale, Paris-province, dont Alain Corbin avait fait un brillant article (les lieux de mémoires, 1992),   n'a jamais si bien porté son nom, lourde d'un sens méprisant et pauvre.
J'en ai eu clairement conscience au Louvre!

Et c'est comme ça que des acteurs amoureux de la Bretagne parlent de retrouver la civilisation au bout d'un mois de villégiature!
Cependant, le Louvre conserve quelques portraits du Fayoum (IVème siècle après JC), ces visages qui nous regardent me renversent littéralement, je fonds.

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