J'ai d'abord commencé ce billet en écrivant "vieillir a du bon et du moins bon", puis je me suis ravisée en réalisant qu'en fait on y trouve surtout du "moins bon", que dis-je du pire! Cela étant, le premier avantage est qu'on se rend compte enfin vieux, de la chance qu'on avait d'être jeune et qu'il est trop tard pour en jouir, ce qu'à l'époque, on ne réalisait pas (gna gna voilà que je gagatise).... Si vous ne me comprenez pas, moi si! Pour résumer, si vous, lecteurs, êtes jeunes (ou moins jeunes) profitez à fond ce âge-là, réalisez à quel point c'est cool et sympa car bientôt vous connaîtrez les affres de la vieillesse.
Une de ces "affres" que je trouve majeure, est la naissance du poil disgracieux sur le menton ...
Je me souviens de ma grande-tante, Aimée, qui vivait une maison près du cimetière, la porte à deux battants, haut et bas, toujours ouverte, hiver comme été, chauffée grâce à un feu ridicule au milieu d'une vaste cheminée où j'allais me réfugier dès que l'on arrivait pour la saluer.
Elle était en blouse pieds-de-poule qui avait dû être de couleur vive à l'origine, sur laquelle elle nouait un tablier, elle portait des collants (ou chaussettes?) de laine, boulochées de blancs et de fils tirés, qui descendaient en tire bouchon sur les chevilles et les pieds, protégés par des charentaises qu' elle avait glissées dans des sabots en plastique vert. J'étais très intriguée par l'énorme poitrine enserrée dans la blouse qui lui tombait sur le ventre. Elle avait les cheveux (enfin ce qu'il en restait ) en chignon, des croutes suspectes autour du front, l'air furieux, sévère ou tout simplement peu aimable de la famille et surtout d'énormes poils qui avaient le bon goût de rester noirs et longs alors que tout le reste était gris ou blanc.
Croûtes+poils= vieux....
Le problème est aussi que vieux=presbyte, donc peu habile pour repérer le poireau ou arracher l'objet disgracieux.
On prend donc le risque de signer son arrêt de négligence...
Quelle solution? La loupe, le rendez-vous chez l'esthéticienne, ou la culture ouvertement proclamée des indices de la vieillesse et se faire aimer pour sa beauté intérieure.
Petit billet au poil. Oui, bon, c'est l'intention qui compte
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