samedi 6 octobre 2012

Submergée.


J'ai beau avoir de la bouteille, il y a des jours où je me sens submergée. 
Le chiffre fatidique est 30, 30 élèves et plus, c'est énorme.
L'effet foule est immédiat, pour peu que la salle soit trop petite, on étouffe vite.
Si les élèves sont un poil attentifs et motivés, il n'y a aucun souci mais on ne peut éviter parfois de se sentir submergé par l'impuissance. Comment faire autrement que du cours collectif, (je n'ai pas dit magistral) mais dialogué? Comment prendre en compte les spécificités des uns et des autres, aller au delà du superficiel? Comment prendre en compte l'individu?
En général, ça va mais parfois  un vent de panique se lève, la vacuité de nos efforts se révèle. Et qui n'a pas connu l'expérience d'être devant plus de 30 jeunes adolescents, assis sur des chaises inconfortables, qui ne sont plus adaptées à leur taille et leur corpulence, ne peut comprendre ce que cela représente. Il faut de l'énergie et croire au bien-fondé de ce qu'on enseigne. La prof de svt de mon ado rebelle, est à 100% présente, la voir évoluer, se démener, préparer les expériences, être présente par mail, sur ses cours, ses contrôles, même à la maison, me fascine, je me demande comment elle tient, j'ai l'impression qu'elle fait un marathon à chaque instant.
Et je ne parle que du lycée!
Tout roule lorsque l'on ne se pose pas trop de questions, lorsque l'on évite de se demander le pourquoi du comment. Pourquoi enseigner le socialisme et le syndicalisme à partir de l'exemple allemand? Telle ou telle formule mathématique? Deux heures d'anglais dans une classe à 30, hétérogène alors qu'il en faudrait 5 afin que les élèves progressent en petits groupes et puissent parler au moins deux fois chacun? Comment les intéresser alors qu'ils en sont à leur huitième heure de cours sans vraiment savoir où ils vont?
Et que faire quand la technologie ne suit pas, que les ordinateurs rament des heures à l'allumage, qu'il n'y a pas internet dans les classes pour d'obscures raisons, qu'on glisse toujours une cassette dans le magnétoscope qui heureusement n'a pas flanché, que la salle de permanence est vide et froide à pleurer, que le seul plaisir de l'élève est d'aller cloper sur le trottoir et que certains professeurs les haïssent tellement qu'ils ne font rien pour donner envie?
Et puis il y a l'élève qui sombre et c'est une désespérance....
Et je ne vois rien de ce qui fait celle des autres régions et des autres lycées.
Et l'on apprend qu'un élève de l'ENA coûte à la nation la modique somme de 83300 euros, ça laisse rêveur ... 

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