Les adolescentes " pas si rebelles" ont adoré, moi aussi.
J'ai particulièrement apprécié la salle qui présente l'art dans les camps et notamment celui de Drancy dont je suis en train de lire l'histoire: à l'intérieur du camp de Drancy, d'Annette Wieviorka et Michel Laffite.
Cet ouvrage est remarquable par sa précision, et la rigueur de son écriture (le livre se lit facilement). Je découvre que Drancy est plus qu'un camp de transit, un vrai camp de concentration. Une aquarelle exposée au MAM entrait en résonnance avec ma lecture mais je n'ai pu la photographier. On y voyait un nazi rédiger une lettre du dernier étage de l'immeuble face à la cour de Drancy, ses déportés et ses tinettes.
L'exposition mêle, documents d'histoire et oeuvres d'art. Si le parcours manque un peu de lisibilité et de praticabilité, l'accrochage reste pédagogique, passionnant et montre à quel point on ne peut couper une oeuvre ou un artiste du temps présent qu'il connaît.
Les nombreux tableaux de Matisse d'après guerre nous font respirer après les huiles d'un peintre régional que je ne connaissais pas mais qui, dans sa cuisine, n'a cessé de dénoncer Hitler et ses sbires: Joseph Steib et son salon des rêves.
Tout aussi intéressantes sont les photographies montrant les artistes compromis avec le régime de Vichy et l'Allemagne nazie.
Parmi les oeuvres remarquables à ne pas manquer, je ne saurais trop conseiller, Mickey au camp de Gurs, "publié sans l'autorisation de Walt Disney" de Horst Rosenthal, déporté le 11 septembre 1942 pour Auschwitz.
Une recommandation, toutefois, presbytes n'oubliez pas vos lunettes et âmes sensibles, prévoyez un temps de zénitude après l'expo, comme par exemple, la visite de celle de Roman Ondak également au musée, artiste vivant et ultra contemporain. Vous aurez le privilège, si vous le souhaitez, de contribuer à son oeuvre en y laissant votre prénom et la date de votre passage accolé au trait indiquant votre taille. L'idée est vraiment géniale. Dans un premier temps, on se demande ce que cela représente, puis on pense à sa propre enfance lorsque notre mère, armée d'une réglette, nous mesurait, laissant au mur la progression de notre croissance. Fièrement, on pouvait apprécier les quelques centimètres gagnés au cours des mois passés, là on se réjouit de laisser une trace, certes éphémère!
Le visiteur, l'air benêt, revenu en enfance, se colle au mur tandis qu'une hôtesse le mesure. Les photos sont autorisées pour une fois, et l'on peut immortaliser sa visite au musée!
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