vendredi 30 novembre 2012

Corsage et tricotin

Explosion de souvenirs mardi à la gym, entre vieilles qui sculptent leur corps (enfin ce qu'il en reste). Inventaire à la Prévert, surenchère à la manière de la liste de courses, ou de la litanie, chacune y allant de son détail! 
Débonnaire au milieu du groupe, plus vieux que toutes, le gourou-prof comptait les points en riant, souvent étranger à ce qui a fait notre univers d'enfants élevées comme des petites filles. Une seule d'entre nous a revendiqué le fait de jouer au foot en short, et pourtant elle est loin d'être la plus jeune! 
Cependant, si j'ai pratiqué à la dînette, j'ai aussi cavalé dans les chemins creux, couru à travers champ et joué au gendarme et aux voleurs ou à tuer le cochon. Mais ce n'est pas le sujet.
Parmi les mots qui fusaient et les étonnements, le corsage, nom étrange aujourd'hui, qui,  selon la boutiquière et néanmoins gymnaste, ne se dit plus. Pourtant,  qui n'a pas connu le dit vêtement boutonné jusqu'au col,  à manches courtes bouffantes, porté sur une jupe bleu marine, plissée?
On a toute fait du tricotin, du crochet, du tricot, des pompons, et même des vêtements. J'ai appris les boutonnières, les plis creux et les ourlets! 
J'ai acheté le livre de cuisine de Ginette Mathiot comme toutes mes copines qui étaient là (hurlement en choeur du nom de l'auteur), et j'ai appris à faire de la crème pâtissière, de la crème anglaise et un roux. Je me suis essayée à la pâte à choux en pure perte puisque l'immonde boule noircie, façon fromager du Poitou, était noire comme du charbon et dure comme de la pierre. 

Normalienne, on faisait travail manuel obligatoire (les garçons y échappaient) une heure par semaine. J'ai le sentiment d'avoir appris l'art de cuisiner et de coudre non pas pour moi mais afin d'enseigner à d'autres jeunes filles l'art d'être une bonne ménagère. Je ne me sentais pas concernée sauf lorsque j'ai eu envie de me fabriquer une jupe que je ne pouvais m'offrir. 
Sur un modèle façon "hippy", je me suis ensuite essayée au point de croix et à la broderie, élaborant sur un tissu rouge vif de longs épis de blé mêlés à des fleurs de bleuet. La mode était passée quand j'ai pu le porter.

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