mercredi 12 décembre 2012

La mort est mon métier de Robert Merle


Je ne connaissais pas Robert Merle encore moins ce livre en folio que je suis en train de lire: la mort est mon métier.
Enfin si,  je le connaissais, sans le savoir,  à travers un film de science fiction qui, à l'époque, m'avait profondément marqué, Malevil avec Michel Serrault rescapé avec une poignée d'autres personnes d'une attaque atomique, (adaptation en 1981 par Christian de Chalonges), le propos était l'occasion de libérer les turpitudes et la vraie nature des uns et des autres. 
En parcourant Wikipédia, je découvre sa vie très riche, longue, marquée par la guerre et les soubresauts politiques de son temps, célébré à sa mort par le Monde, comme étant "le plus grand romancier de littérature populaire" en France (1908-2004). Populaire? L'adjectif revêt de suite une connotation péjorative, on se dit, écriture facile, thème à minettes, d'aucun dirait "merde" parce que roman, que nenni! 
Il serait fort utile de le donner à lire à nos élèves plutôt que de les assommer avec le baiser aux lépreux de François Mauriac, car, mis à part le faible  nombre de pages et la scène culte où l'héroïne se frotte le long d'un tronc d'arbre, il y a bien peu de choses pour les captiver, par contre la mort est mon métier pourrait être utilement étudié en parallèle avec nos cours d'histoire sur l'assassinat des Juifs d'Europe. Robert Merle raconte la biographie romancée de Rudolf Höss, commandant du camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz, "moral à l'intérieur de l'immoralité, consciencieux sans conscience, ..tout ce que fit Rudolf Höss, il le fit par obéissance au chef, à l'autorité, à l'état, ce fut un homme de devoir et c'est en cela qu'il est monstrueux ".
Le propos de Robert Merle est captivant, moderne, pourtant écrit dans les années cinquante, remarquablement bien écrit. Il prend aux tripes et laisse longtemps un goût amer, à l'origine de cauchemar pénible dans des ambiances sinistres. Je pense également au film le ruban blanc que je n'ai pas vu mais dont les quelques extraits m'avaient fait froid dans le dos.

2 commentaires:

  1. Je l'ai lu en 3e...j'en ai été profondément marquée...C'est un roman difficile, pour des ados...mais salutaire, c'est vrai !

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  2. Je l'ai lu aussi alors que j'avais une quinzaine d'années , que nous avions commencé à voir la seconde guerre mondiale, le film Shoah, et je viens de le relire. Je m'en souvenais très bien (la manie du "héros" de cirer ses chaussures et de les aligner sur les lattes du parquet...), et cette éducation à la dure et culpabilisante, confite dans une religion interprétée au pied de la lettre par des fanatiques, m'a aussi fait penser au film ´´le ruban blanc" et au livre de Roger Martin du Gard" les Thibaud"....
    Du même auteur je recommande " les hommes protégés",une parabole sur le pouvoir masculin, à l'époque un livre d'anticipation et qui selon moi reste très actuel. Robert MErle est étonnamment moderne.

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