Cet après-midi, nous avons sacrifié au loisir provincial comme les Parisiens se l'imaginent, au dans son jus, à commencer par le vide-grenier sous le parking du Leclerc, un grand moment à faire au moins une fois dans sa vie. Le lieu est sinistre, imaginez des stands sous un immense hangar, d'immenses tables couvertes de cochonneries vieilleries. On n'y trouve quasi rien, mais je suis toujours très surprise par l'inventivité des vendeurs: bouchons en liège, poignées de porte, pichets en plastique vert, vieux 45 tours éculés, quelques photographies, des tonnes de fringues, de vieilles chaussures, de jouets et de puzzles, le ramassis de nos greniers pour un marché si bien nommé. Certes, je suis de mauvaise foi, j'ai trouvé deux trois photographies de la ville, une ou deux pochettes de 33 tours vintages, j'aurais pu investir dans un Marc Dugain. A la vérité, j'aime les vide-greniers, comme tous les chineurs, j'espère trouver le produit beau et rare, à un euro.
Lancés sur la journée Patrimoine, nous avons fait une exposition organisée par le comité de quartier local, entre terre et mer, à l'école de pêche, très fréquentée par ces temps d'automne. Ce fut l'occasion de se plonger dans l'ambiance sonore de l'accent local. Je n'imaginais pas à quel point il est rugueux, j'ai entendu "dame" que j'employais petite dans sa version paysanne, "ben dame" ....Là, elle était clamée comme dans le film "nos plus belles vacances", une bluette de Philippe Lellouche, plaisante à regarder qui mêle Parisiens, Juifs du marais, et petzouilles locaux dans leur version arriérée. J'avais trouvé l'accent trop appuyé, caricatural, ayant eu parfois du mal à suivre les dialogues. Cet après-midi, je dois avouer que tous ces vieux et vieilles qui venaient voir les expositions photographiques sur l'activité maritime et industrielle de la ville, s'écouaquaient gaiement! "Tiens donc c'est la Marie-Louise chez Palmer! J'avais quoi, 12 ans... ah dame, ça ne nous rajeunit pas" !
Dans la baie les plongeurs-sauveteurs s'époumonaient sur deux chiens probablement dressés pour sauver les hommes à la mer, deux bêtes énormes, noires et poilues, harnachées pour nager vers les personnes en détresse, dont seule la tête sortait au dessus des vagues. Visiblement, les bestiaux n'avaient qu'une envie, faire demi-tour, revenir au bord, les dresseurs s'époumonaient afin de les stimuler. En vain, ils ont dû finalement les devancer, à grands grands coups de brassées, engoncés qu'ils étaient dans leur combinaison sèche, pour leur montrer le chemin vers les cobayes, les pieds en l'air, qui flottaient à la surface. C'était surréaliste à voir, la foule ricanait sur le quai, attendait probablement la catastrophe, pendant que l'hélico tournait au dessus des futurs noyés!
Certes, tous n'étaient qu'à quelques encablures du rivage, les voiliers de la régate Safran rentraient au port tandis que la navette de la SNCM patrouillait au bout de la jetée. Tout était safe... sauf collision...
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